La virtualisation sonnera-t-elle le glas du présentiel ?

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Les réseaux sociaux se multiplient. Que l’on parle de Facebook leader du genre avec ses 4 millions d’utilisateurs en France, Linked In, My Space, Viadeo pour ne citer que les plus connus… A se rencontrer en virtuel, on peut s’interroger sur l’intérêt de le faire en physique sachant que cela occasionne des coûts en terme de temps, en terme d’argent là où les réseaux sociaux sont gratuits et faciles d’accès. - L’adhésion aux réseaux sociaux augmente le nombre moyen d’amis par individu pour atteindre le chiffre de 150. La virtualisation permet de créer une plus grande convivialité au sens de vivre ensemble et donc on peut s’interroger légitimement, même si, ce chiffre de 150 doit être relativisé, puisque 70% des amis virtuels sont transformés en rencontre physique. Au fond, la rencontre est donc nécessaire. Pourquoi ? - Les neurosciences nous apportent un éclairage intéressant. C’est une question de confiance. Avec les réseaux sociaux, le profil des membres dépend de leur envie à ne pas utiliser de masque identitaire. Second Life présente, avec ses avatars en 3 D, la même interrogation. Lors de la création de son profil, l’internaute va choisir sur des typologies prédéfinis ce qui induit une standardisation des profils. Tous le monde est jeune, beau, plus ou moins musclé, plus ou moins bronzé et si l’internaute veut vivre dans son âge comme senior, il doit payer pour s’assumer. Le visuel ne peut pas inspirer la confiance, c’est le monde du simulacre. « Pour avoir confiance, l’individu a besoin de rencontrer » - Pour avoir confiance l’individu a besoin de la rencontre pour identifier les micros signaux qui en situation permet à la personne d’estimer la crédibilité de l’individu. En matière de formation, le formateur sera crédible s’il sait mobiliser ses micros signaux et appuyer ainsi son discours. D’ailleurs, une fois posée la crédibilité, le mimétisme, avec les fameux neurones miroirs, permet d’apprendre en voyant. C’est ce que traditionnellement on peut rencontrer dans notre parcourt d’apprentissage lorsque l’on rencontre un formateur qui nous séduit. On est motivé pour travailler la matière qu’il nous enseigne. Combien de formateurs en management ont suscité de vocations tant ils étaient investis par leur domaine ? La virtualisation ne rend pas compte de cela. Susciter une adhésion collective par la rencontre - Quoique…Avec des outils visuels, des réseaux comme Skype et une définition numérique suffisante, l’internaute peut capter les micros signaux visuels qui favorisent ou stimulent la confiance. La 3D en réel devrait renforcer encore le fait de substituer le présentiel par du virtuel. Mais il manquera toujours quelque chose. En effet, si l’on reste sur les neurosciences, les micros signaux olfactifs sont déterminants pour sentir l’émotion de l’autre, et cela, seule la présence peut le restituer. Même s’il existe une virtualisation des odeurs, tout à fait accessible au plus grand nombre, les micros signaux ne sont pas encore virtualisables par ces machines. - La rencontre et donc le présentiel sont indispensables pour susciter une adhésion collective qui motivera durablement l’apprenant. La virtualisation ne peut être aujourd’hui qu’un produit dérivé du présentiel et cela donne une responsabilité particulière à l’ingénierie pédagogique pour insister tout particulièrement sur la prise en compte des émotions comme moteur de l’apprendre. La virtualisation devient donc un révélateur de performances pour les présentiels qui savent répondre aux nouvelles forment d’apprentissage. Stéphane Diebold

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