Le marché de la formation professionnelle résiste à la crise

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Alors que de nombreux secteurs d'activités restent sinistrés par la crise, le marché de la formation professionnelle semble lui plutôt bien résister dans la tempête, malgré la réduction de la durée moyenne de formation et des prix de plus en plus tirés vers le bas...
- 2 % de croissance en 2009. Malgré la crise, les organismes de formation privés qui concentrent à eux seuls 39 % d'un marché qui pesait au total 6,4 milliard d'euros en 2007, affichent un optimisme prudent. « Avec la crise, les entreprises se montrent plus attentistes que par le passé et ont tendance à reporter ou annuler des formations, reconnaît Marie-Christine Soroko, déléguée générale de la FFP (Fédération de la formation professionnelle). Mais au final, on ne peut pas dire que le marché soit en crise tant la situation se révèle contrastée en fonction des organismes et des segments d'activités visés. A titre d'exemple, le secteur informatique se maintient ; les dirigeants favorisant de plus en plus les périodes d'inter-contrat pour le départ en formation de leurs salariés. En revanche, pour tous ceux qui travaillent dans des secteurs sinistrés comme l'automobile ou l'industrie, la conjoncture est plus difficile. Idem pour les organismes qui délivrent des formations liées au comportement, au management, à la communication ou au développement personnel. En temps de crise, les entreprises préfèrent se recentrer sur les formations qui tiennent à leurs cœurs de métiers. » - La crise a sans doute également contribué à accélérer le raccourcissement de la durée moyenne des formations. De 89 heures en 2000, on est aujourd'hui passé à 30 ou 40 heures. La récession a aussi eu pour incidence d'augmenter la vigilance des entreprises sur les budgets formation. « Les services achats poussent de plus en plus les prix à la baisse » note Marie-Christine Soroko. Mais cette tendance est compensée par l'augmentation du volume des personnes à former et par les efforts d'innovation fournis par les organismes qui ont développé des fonctions connexes à la formation (l'ingénierie, la commercialisation, l'accompagnement...) afin de répondre aux nouveaux besoins des clients. » Pour la mise en place du chèque formation et du compte épargne formation (CEF) - Le marché reste également porté par le développement de nouvelles technologies comme le elearning, les serious games ou le mobile. De nouveaux outils qui surfent sur une autre tendance de fond : celle de l'individualisation des formations. « Demain, chaque individu aura envie d'être formé au regard du parcours professionnel et personnel qu'il aura construit, et sans avoir à se préoccuper des dispositifs de financement qui demeurent aujourd'hui d'une très grande complexité, souligne Marie-Christine Soroko. Cette nouvelle double exigence devrait selon nous conduire à des simplifications comme la mise en place du chèque formation et du compte épargne formation (CEF) qui permettraient de responsabiliser l'individu vis-à-vis de sa formation. »
Deux pistes qui ne figurent toutefois pas au menu de la nouvelle réforme de la formation professionnelle qui va impacter l'activité des organismes en imposant notamment une réduction des délais de paiement aux OPCA. La réforme devrait également faciliter la lisibilité de l'offre avec la publication d'une liste officielle des organismes enregistrés avec leurs spécificités. « L'obligation de délivrer une attestation à l'issue de la formation nous semble également aller dans le bon sens, cette pratique ayant déjà été mise en place depuis de nombreuses années par les 400 adhérents de la FFP, poursuit Marie-Christine Soroko. Mais il demeure un gros point d'interrogation concernant les modalités et l'articulation des financements. Nous ne savons pas encore aujourd'hui comment seront fléchées les sommes allouées au tout nouveau Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP). Certains craignent qu'une partie des crédits affectés à l'alternance et à la formation des salariés ne soit redirigée vers les demandeurs d'emploi. » La liste des destinataires devant être spécifiée dans la convention qui sera signée entre les partenaires sociaux et le FPSPP, il y a fort à parier que les négociations seront serrées autour d‘un budget qui pourrait peser jusqu'à 900 millions d'euros par an. Yves Rivoal Crédit photo : ©-endostock-Fotolia.com

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