Une nouvelle norme ISO pour la formation professionnelle

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La norme internationale ISO 29 990 relative à l’ensemble de l’offre de formation devrait officiellement voir le jour entre la fin 2010 et le début 2011. Marie-Christine Soroko, déléguée générale de la FFP et membre de la délégation française mandatée par l’Afnor lors des discussions autour de la mise en œuvre de cette norme, revient sur la question.
Quel enjeu réside derrière cette nouvelle norme ?
L’objectif était de faire une norme internationale qui donne à tous - organismes et clients - une référence commune en matière de conception, de développement et de fourniture de prestations de formation. Elle doit permettre aux clients et commanditaires de mieux savoir comment fonctionne un organisme de formation.
Où en sont les travaux autour de cette norme ISO 29 990 ?
Les experts ont terminé leurs travaux. La dernière réunion internationale s’est déroulée à Londres, où nous avons définitivement adopté la norme ISO 29 990. Elle doit être publiée par l’ISO fin 2010. Les différentes délégations nationales qui ont contribué à l’élaboration de cette norme ont donné leur quitus. Reste désormais à la traduire au niveau national.
Quel a été le rôle de la FFP dans l’élaboration de cette norme ?
Le rôle de la FFP, mandatée par l’Afnor, est de porter la voix de la France dans les négociations. La construction a commencé il y a trois ans à Berlin, à la demande des Allemands qui voulaient une norme certificatrice. Mais leur projet était assez rigide et difficile à adapter aux différents contextes nationaux.
La France a proposé de partir des besoins du marché (clients et commanditaires), en faisant une analyse de tout ce qui existait en matière de normalisation dans les différents pays. L’objectif était de montrer qu’il existait déjà de nombreuses normes ou référentiels et qu’il n’était pas nécessaire de réinventer la roue. Il fallait donc surtout harmoniser tout ce qui existait. De là est née cette norme générique qui décrit les exigences d’un service de formation.
Normes, certifications, labels, est-ce qu’il n’y a pas un risque que l’acheteur soit justement un peu noyé dans tous ces dispositifs ?
A la FFP, nous sommes effectivement d’avis qu’il ne faut pas trop multiplier les labels de qualité. En France, il existe des démarches qualité reconnues pour la formation, que ce soit en termes de professionnalisme ou de process : la norme ISO 9001, les normes Afnor ou encore la qualification OPQF. Cette dernière est la plus utilisée de ces trois démarches. Elle atteste du professionnalisme des organismes de formation. Ces démarches qualité sont reconnues et complémentaires.
Il va désormais falloir travailler au niveau de l’Afnor à l’harmonisation entre les normes internationales, notamment celle qui sera publiée à la fin de l’année, et les normes françaises. Ce qui n’était pas possible tant que nous n’avions pas une norme internationale dédiée à la formation.
L’objectif de cette norme ISO 29 990 est justement d’améliorer les process des services de formation, ainsi que la transparence et la lisibilité, afin de permettre aux acheteurs d’être informés sur les process mis en œuvre.
D’autres normes sont vouées à naître en prenant exemple sur cette norme généraliste ?
Tout à fait, les Chinois ont initié un projet autour d’une norme en matière de prestation de formation en langue. Ils sont partis du principe que le marché est immense (dans un communiqué en date du 28 mai 2010, la FFP rappelle que le marché mondial de l’enseignement des langues pèse près 50 milliards de dollars et dépassera les 70 milliards en 2015, ndlr) et qu’il faut donc le normaliser.
La France avait pris l’initiative de faire un document remis aux participants des travaux à Pékin sur ce sujet. C’est sur la base de ce document que les travaux ont pris leur orientation actuelle. La proposition était la suivante : plutôt que refaire une norme différente, partons de la norme existante et faisons une déclinaison de la norme ISO 29 990 pour les langues. Nous sommes au début des travaux qui sont engagés pour une durée de trois ans.
La France joue un rôle important en matière de normalisation ?
Nous sommes sollicités. L’approche française intéresse un certain nombre de pays. C’est notamment le cas du Japon. Dans ce pays, pendant de nombreuses années, l’emploi était à vie. La formation professionnelle n’avait donc pas la même orientation qu’en France. Mais depuis quelques années, les entreprises s’aperçoivent qu’elles ne peuvent pas garder tous leurs salariés à vie. La formation professionnelle prend donc une orientation particulièrement importante.
Quels sont les développements possibles en matière de normalisation pour la France ?
Nous sommes encore peu présents au niveau européen. Il y a aussi une connexion à établir avec la normalisation dans le domaine des nouvelles technologies.
Propos recueillis par Brice Ancelin

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