Formation continue : le rapport Germinet encourage l’université à persévérer

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De quelle manière encourager la formation continue dans les universités ? Le rapport rédigé par François Germinet et remis à la ministre de l’Education nationale et de l’enseignement supérieur Najat Vallaud-Belkacem pointe notamment une plus grande mobilisation des enseignants-chercheurs et un développement de cursus courts et organisés par compétences. Objectif : un milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2020, pour 400 millions aujourd'hui.

Etendre le principe de formations courtes et non diplômantes, mieux valoriser la formation continue auprès des enseignants, promouvoir une approche par compétences des cursus proposés, telles sont quelques unes des recommandations de François Germinet, auteur du rapport portant sur « Le développement de la formation continue dans les universités ».

Selon le président de l’Université de Cergy-Pontoise, placer l’enseignement supérieur français et les universités sur le devant de la formation continue supposera de faire évoluer en profondeur la « représentation que les acteurs universitaires ont de cette activité, ( et la) représentation que le monde socio-économique a de l'université et de son expertise.»


400 millions d'euros pour un marché de 13 milliards

Aujourd’hui, la formation continue dans le Supérieur représente environ 400 millions d'euros de chiffre d'affaires pour un marché global de 13 milliards d'euros. Avec parmi les universités les plus actives comme Strasbourg et Dauphine 10 millions d'euros d’activité.

Pour parvenir à atteindre 1 milliard d’euros de chiffre d'affaires d’ici 2020, objectif de François Germinet, les institutions devront s’appuyer à la fois sur leurs expertises spécifiques, mais aussi adopter un modèle économique « soutenable » capable de permettre un déploiement autrement que marginal.

« Les universités se sont extraordinairement adaptées au marché du travail lors des dernières décennies, explique François Germinet, avec le déploiement de licences professionnelles, masters professionnels, la validation des acquis, l’apprentissage ou encore l’accompagnement des étudiants à l’emploi au sein des services d’orientation et d’insertion. » Pourtant, l’ouverture reste fragile car « s’appuyant sur une partie seulement des forces de l’établissement (sans être) armée pour un développement substantiel. »

 

Créer 7000 postes en université

Les universités disposent pourtant de vrais atouts. « Par leur autonomie dans la délivrance de diplômes nationaux, au sein d’un cadre national et sous évaluation régulière (…), les universités offrent un cadre souple et facilement évolutif qui permet de construire des formations professionnalisantes en lien avec le marché de l’emploi. »

Pour parvenir à développer encore la formation continue, le rapport Germinet préconise donc de renforcer de manière importante corps professoral par 7000 créations de postes, dont 3000 enseignants-chercheurs. En parallèle, il suggère une meilleure valorisation de la formation continue dans les carrières et notamment dans les procédures de promotion.

 

La recherche d'un modèle économique soutenable

Mais cette évolution ne sera pérenne qu’avec la mise en place d’un modèle économique soutenable. « Les établissements publics les plus actifs ont mis en place des modèles économiques qui permettent de financer la structure locale qui porte ce type de formation. Dans les meilleurs cas, les recettes financent le coût direct de la formation. » Confrontée à un financement encore insuffisant, la FC demeure donc un coût pour l’Université alors qu’elle pourrait être source de revenus. Dommage car les retombées positives potentielles de la formation continue sont multiples pour les institutions qui peuvent ainsi nouer des liens solides avec les entreprises, les branches professionnelles ou encore leurs anciens élèves.

Parmi les pistes évoquées par François Germinet : une offre de stages courts positionnés sur les expertises de chaque établissement, des parcours aux rentabilités améliorées par une réduction des coûts internes et l’augmentation de la réactivité du service. Autre perspective prometteuse, les MOOC. Le rapport préconise enfin d'étendre l’approche par compétences des formations universitaires et de rendre modulables les parcours pour en accroître la souplesse.

 

Antoine Teillet

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