En annonçant en ce début d’été le lancement d’un programme commun de formation continue à destination des agences médias nommé « Programme d’accompagnement de la transformation des métiers de la communication et des médias », l’Udecam, l’Afdas et l’Essec ont encore une fois souligné l’important de la transition numérique dans l’univers de la communication et des médias. Des technologies numériques ayant à la fois provoqué une évolution en profondeur des outils et des méthodes de travail, mais aussi bouleversé les modes d’organisation des entreprises du secteur.

« La transformation numérique est une préoccupation primordiale dans toutes les branches auxquelles nous nous adressons », confirme Lise Coatanea, responsable de la plateforme documentaire et qualité de la formation à l’Afdas, l’Opca et l’Opacif gérant toute la formation professionnelle des secteurs du spectacle vivant, du cinéma, de l’audiovisuel, de la publicité, des loisirs, de la presse, des agences de presse et de l’édition. « Les deux-tiers des formations financées par l’Afdas concernent néanmoins des thématiques très transversales telles que les langues, la bureautique, les ressources humaines et la comptabilité. D’autres sont beaucoup plus orientées métiers. » Des cursus proposés la plupart du temps par des spécialistes du secteur. Ainsi les organismes de formation ayant le plus bénéficié des fonds Afdas en 2014 étaient-ils le Centre de formation professionnelle aux techniques du spectacle (CFPTS), l’Institut national de l’audiovisuel (Ina), les Gobelins l’Ecole de l’Image, le spécialiste e-learning Crossknowledge et le CFPJ pour les journalistes. « Le premier acteur généraliste, Cegos, ne pointe qu’à la 7^e place » reprend Lise Coatenea.

Des besoins techniques mais aussi de soft skills

« Les demandes en matière de formation concernent à la fois la technique et les soft skills confirme Marc André, directeur communication et marketing de l’Afdas. Au delà de cette idée, il est difficile de dégager une tendance particulière en matière de formation tant les domaines que nous couvrons sont variés. Entre les métiers du spectacle et des fonctions transversales comme les RH, les activités que nous couvrons sont extrêmement variées. Et pour cause, nous travaillons avec une dizaine de branches professionnelles. De quoi concerner environ 600 000 personnes. »

Pour faire face aux besoins, l’Afdas a conduit ces dernières années et ces derniers mois de nombreuses actions, et notamment la mise en place avec d’autres organisations professionnelles d’une plateforme capable d’accompagner employés des industries techniques de l’audiovisuel. De quoi faciliter l’adaptation technique, voire la reconversion des salariés de nombreuses industries. Autre initiative parmi d’autres dans le domaine du spectacle vivant, « le renouvellement d’un accord de développement des emplois et des compétences dus spectacle vivant, à savoir l’appui conseil aux TPE du spectacle vivant et un bilan de compétences professionnel spécifique au spectacle vivant. »

Une mise en place précoce du CEP

Outre une volonté d’investir au delà des obligations légales en matière de formation professionnelle, l’organisation a par ailleurs décidé d’accompagner gratuitement tous les salariés s’interrogeant sur leurs projet professionnel de manière confidentielle, dans le cadre du Conseil en évolution professionnelle (CEP). « Un prolongement de la mission d’information que nous exercions déjà en tant qu’Opca et Opacif, rappelle Marc André. Face à des intermittents du spectacle souvent dépourvus d’interlocuteur spécialisé dans la formation comme il en existe en entreprise, nous sommes depuis longtemps un interlocuteur privilégié sur ces questions. Appliquer le dispositif du CEP était donc une suite logique à notre action » Très en avance, l’Afdas a ouvert ce service dès le 2 janvier mais aussi mis en place un site web dédié, www.mon-cep.afdas.com grâce à un effort de mutualisation mené à l’aide d’autres Opacif tels qu’Uniformation ou encore Unifaf et le FAF.TT. Ne pas oublier la mise en place ces derniers mois d’un département dédié à la qualité des formations dans le cadre de leur éligibilité au CPF.

Antoine Teillet

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