La fierté des COOC. Par Stéphane Diebold

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Les MOOC (Massive Open Online Courses) appelé en français les CLOM (Cours en Ligne Ouverts et Massifs), ont fait leur apparition en 2008 avec leur dimension massive. Aujourd’hui les entreprises s’emparent de la fièvre des MOOC qui font leur entrée en entreprise avec le COOC (Corporate Open Online Courses)… Alors, les COOC font-ils la fierté des MOOC ? Et qu’en est-il des entreprises ?

Le COOC a l’odeur et la couleur du MOOC mais en a-t-il la réalité ? Techniquement rien ne semble les différencier… mais si le massif disparait au profit du corporate, c’est l’ouverture qui perd son sens. S’agit-il d’un MOOC ouvert uniquement aux salariés de l’entreprise ou d’un MOOC de l’entreprise ouvert sur la toile ? Dans le premier cas, l’open est fermé sur l’entreprise. Et que dire du fait que 50 % des inscrits aux MOOC le font par curiosité, pour se distraire. Les COOC doivent-il être obligatoires ou l’occasion d’un vagabondage interne à l’entreprise, lorsque l’on sait que certains proposent de faire des COOC des cursus obligatoires corréler à des formations classiques ? Alors en quoi les COOC peuvent-il être la fierté des MOOC ?

 

En ciblant le public, le COOC pallie les défaillances du MOOC

 

A la liberté d’accès au savoir s’oppose l’efficacité, 5 à 10 % des personnes inscrites à un MOOC vont jusqu’au bout… Plusieurs interprétations sont possibles. On peut s’interroger sur l’intérêt de faire tout le parcours, le MOOC peut être considéré comme un outil de granularisation des savoirs, il n’est pas besoin de se former sur tout le cursus pour avoir la formation qui nous intéresse… le MOOC peut être multi-entrées. La recherche du certificat n’est pas la raison première de l’inscription, mais si tel était le cas la difficulté d’avoir une communauté apprenante cohérente fait une grosse différence dans le succès du cursus… Avec le COOC on est sûr d’avoir au moins une culture commune, mais si en plus il y a implication sociale avec soutien, par exemple, de la ligne hiérarchique, la réussite devient d’autant plus forte. En ciblant le public, le COOC pallie les défaillances du MOOC.

 

Que dire de plus ? Le COOC n’est pas seulement une formation top down, c’est aussi une base de donnée bottom up et cette remonté d’information nourrit le contenu de la formation. Un sourcing en temps réel qui assure l’efficacité de la formation. Et c’est sans parler de l’analyse de la corporate data qui assure une meilleure connaissance des apprenants. Est-ce tout ? En créant un média, le COOC permet à l’entreprise de pouvoir se raconter, raconter son histoire, sa marque employeur… faire en sorte par exemple que les métiers puissent échanger autour de leur histoire, leurs évolutions possibles… une façon de faire de chacun un ambassadeur de la marque. Les COOC sont une opportunité pour faire du marketing social, du storytelling pour que chacun soit fier de ses apprentissages. Le COOC est un outil au service des entreprises qui devront construire le COOC qui leur ressemble... Comme quoi les COOC peuvent bien être la fierté des MOOC pour ceux qui savent réenchanter les apprentissages des entreprises.

 

A propos de l'auteur

Stéphane Diebold a mis son expérience au service de l’innovation pédagogique et de la performance en entreprise, au sein de TEMNA dont il est le fondateur depuis 2003. Associatif, il a assumé des responsabilités dans une dizaine d’association, essentiellement formatives, et est aujourd’hui président fondateur de l'AFFEN (Association française pour la Formation en entreprise et les Usages numériques).  

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