Pas d’essor ni d’avenir sans formation. Si chacun est conscient de la véracité de l’adage, le BTP fait sans doute partie des secteurs où il est le plus mis en pratique. Aujourd’hui, la formation professionnelle y est en essor constant. Et si la réforme du 1^er janvier 2015 va peut-être changer la donne, notamment en matière de financements, le constat dressé l’an dernier par l’Observatoire des métiers du BTP était clair: « Avec une augmentation par rapport à 2012 de plus de 3% du nombre de stagiaires, de plus de 12% des heures de formation dispensées et de 7.6% des engagements financiers, les chiffres de l’exercice 2013 traduisent un effort du secteur jamais atteint. (…) Entre 2007 et 2013, le nombre de salariés de la branche ayant bénéficié d’une formation s’est accru de 27%. »

331 000 stagiaires en 2013

Environ 331 000 stagiaires avaient ainsi été formés en 2013, pour 12,2 millions d’heures dispensées. « Aujourd’hui, les trois principales région de formation sont les régions Ile-de-France, Rhône-Alpes et la région Paca+Corse, explique François Falise, directeur de la formation à la Fédération française du bâtiment. Les thématiques les plus courantes ? La sécurité et la prévention des salariés, la conduite d’engins et la sécurité hors BTP. » En 2013, 59% des apprenants étaient par ailleurs des ouvriers, et un peu moins de 10% des encadrants. Les grands lieux de formation : les Greta, l’Apave, sans oublier plusieurs écoles réputées pour leur formation initiale mais aussi leur formation continue. Exemples typiques : l’Ecole spéciale des travaux publics, du bâtiment et de l’industrie (ESTP) ou encore l’Ecole nationale des travaux publics de l’Etat (ENTPE).

Pour le cadres : développer l’expérience managériale

« Aujourd’hui, les personnels d’encadrement vont revisiter voire développer non seulement leurs compétences managériales mais aussi leurs connaissances réglementaires et certaines compétences techniques afin d’améliorer leur productivité, souligne Nicolas Farges, directeur des partenariats et de l’international, en charge de la formation continue de l’ENTPE. Les entreprises recherchent des ingénieurs forts de trois composantes suivantes : la technique, l’excellence dans le management et le pilotage de projets et/ou d’équipes multiculturelles ou interculturelles et enfin une bonne connaissance des environnements réglementaires. Aujourd’hui, une école comme l’ENTPE enregistre une demande croissante dans l’exploitation des infrastructures, l’efficacité énergétique des bâtiments, la gestion des risques et le renouvellement de la ville sur elle-même et grandes politiques urbaines. »

Comme dans bien d’autres secteurs, les formations courtes certifiantes cohabitent avec des formations beaucoup plus longues, diplômantes. Ainsi à l’ENTPE les mastères spécialisés TOS (tunnels et ouvrages souterrains), et GBB (Green building/bâtiment vert), programmés sur une année, sont-ils proposés en parallèle d’autres cursus beaucoup plus opérationnels, de 14h. Ainsi les parcours de Surveillance de travaux, Conception routière « initiation », ou encore Régulation de trafic. La FFB dispose pour sa part d’organismes de formation relativement généralistes, et répartis sur tout le territoire, mais aussi d’une école supérieure chargée de former les futurs dirigeants du bâtiment : l’ESJDB. « Une école spécifique, souligne François Falise, qui proposera un diplôme de niveau 3 (bac+2)  par alternance. Avec 8 à 10 promotions par an, pour former de futurs dirigeants partout sur le territoire. » Préparer à la fois les ouvriers et personnels de terrain, mais aussi ceux qui seront chargés de les diriger et d’impulser un nouvel élan au domaine d’activité.

Antoine Teillet

Photo: Fédération française du bâtiment

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