Le SPOC. Par Stéphane Diébold

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Le SPOC est le nouvel acronyme de la formation, après les MOOC (Massive Open On line Courses), les COOC (Corporate Open On line Courses), voici les SPOC (Small Private On line Courses)… Alors gimmick ou réelle nouveauté ? Le SPOC est le pendant on line courses du MOOC, alors que le COOC peut être soit un SPOC soit un MOOC… Voilà de quoi se moquer. De quoi s’agit-il ?

Comme son nom l’indique le SPOC représente dans la famille de cours en ligne, celui qui s’intéresse aux petits groupes. Le SPOC reprend la théorie de la longue traîne de Chris Anderson. Pour se faire comprendre, Chris Anderson avait fait une analogie avec la distribution, le modèle dominant pendant des décennies était celui du blockbuster, le bestseller qui fait explose les ventes. Dans le cas des cours en ligne, Stanford qui tire le premier empoche la mise avec ses 50 nuances de cours, laissant peu de place au suiveur. C’est le modèle du MOOC, pour être Massive, le marché se recompose autour de mastodontes. Celui qui est reconnu MOOC de référence, bénéficie des économies d’échelle avec les commentaires plus nombreux, les sponsors plus valorisants… Un chef quoi.

 

Beaucoup de cours pour peu de gens

 

Et le SPOC ? C’est la stratégie contraire, proposer beaucoup de cours à peu de gens, c’est là que la théorie de la longue traine fait la différence : si les coûts de distribution et de stockage sont quasi nuls alors la longue traine peut générer autant voir plus de profit que les stratégies de bestsellers. Comment ? Si un cours en ligne, dépend seulement de la qualité de son auteur, le MOOC s’imposerait avec une stratégie de starification des auteurs de référence. Mais la qualité tient autant de la qualité de l’auteur que de son public, voir plus. Supposons un auteur modeste mais une communauté de petite taille impliquée, la qualité des remarques compensera largement la quantité de celles d’un MOOC. Autrement dit les SPOC sont un modèle tout aussi intéressant que les MOOC mais qui s’adapte beaucoup mieux aux entreprises. Il s’agit de constituer une communauté apprenante pour lui proposer des cours en ligne. En entreprise, les communautés existent déjà avec les communautés fonctionnelles, géographiques… Un SPOC de vendeurs ou de managers semble beaucoup mieux adapté qu’un MOOC de la vente. Si l’Open a été remplacé par le Private, cela signifie que certains savoirs ou savoir-faire sont spécifiques aux entreprises et nécessitent d’être protégés pour ne pas être copiés. Un SPOC sur la gestion de la clientèle, surtout si les vendeurs s’expriment sur leur vision des clients semble plus pertinent qu’un MOOC accessible à la concurrence et aux clients.

 

Le SPOC n’est pas incompatible avec le MOOC, mais il faut arbitrer ce qui appartient à l’un et à l’autre. Et le COOC ? Et bien tout dépend du sens que l’on veut donner au mot Corporate, si par Corporate, on entend la marque employeur, le MOOC semble le plus pertinent pour l’entreprise, comme un outil de communication avec les partenaires et les clients. S’il s’agit d’un cours pour les communautés apprenantes interne, le SPOC est plus légitime. L’écosystème des MOOC, des COOC et des SPOC suppose une stratégie claire de la part des entreprises, les xOC ne sont pas seulement des cours, une communication des savoirs, mais surtout de la data, et cela nécessite une nouvelle relation apprenante profitable pour le producteur comme pour l’apprenant… Voilà qui mériterait bien un MOOC, ou un SPOC…

 

Stéphane Diébold, Président de l’AFFEN

 

Stéphane Diébold a mis son expérience au service de l’innovation pédagogique et de la performance en entreprise, au sein de TEMNA dont il est le fondateur depuis 2003. Associatif, il a assumé des responsabilités dans une dizaine d’association, essentiellement formatives, et est aujourd’hui président fondateur de l'AFFEN (Association française pour la Formation en entreprise et les Usages numériques).  

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