Marché de la formation : la prudence reste de mise pour 2011

Share |

Le 8 février 2011, la Fédération de la formation professionnelle (FFP) présentait les résultats de son traditionnel observatoire économique. Bilan : après une année 2009 stable (+0,6 %) et une année 2010 de reprise (+3,7 %), les adhérents de la FFP restent prudents et misent sur une croissance toute relative (+1,5 %) pour 2011.

« Les prévisions pour 2011 demeurent assez pessimistes, constate Jean-François de Zitter, vice-président de la FFP. Cette prudence s’explique par un gros manque de visibilité en début d’année. Beaucoup d’appels d’offres ont été reportés ou sont attente… » Une prudence qui se matérialise donc par une prévision de croissance à +1,5 % pour les 389 organismes de formation membres de la FFP. Ils sont ainsi 35 % à miser sur un chiffre d’affaires stable en 2011, contre 25 % l’année précédente.

Une prudence qui fait suite à une année 2010 plutôt positive et une année 2009 relativement stable. « La profession s’est développée autour d’un certain nombre de grands organismes de formation », précise le vice-président de la fédération. Ainsi, en 2009, 17 % des organismes membres de la FFP (avec un chiffre d’affaires compris entre 4 et 10 millions d’euros ou supérieur à 10 millions) réalisent 75 % de l’activité. Un mouvement qui se confirme en 2010 avec une prévision de croissance plus importante pour ces mêmes organismes.

Les formations en langues à la peine

Sur l’année 2009, 48 % de l’activité des organismes ont été réalisés dans 3 domaines : les formations spécifiques à un métier (25 %), les formations en langues (12 %) et les formations générales, pré-professionnelles et d’insertion (11 %). « Comme à chaque crise, les formations en langues ont quand même subi un coup d’arrêt », note Jean-François de Zitter. Dans le même temps, les formations en management des hommes et développement personnel (10 %), marketing, commercial, communication (8 %) et informatique (5 %) sont en croissance. « Les entreprises réinvestissent là où elles estiment que ça va être payant », commente le vice-président de la FFP.

Un mouvement qui se confirme en 2010. Les principaux domaines d’activité se sont portés sur la gestion des ressources humaines, les formations spécifiques à un métier, l’accompagnement de projets professionnels, le management des hommes ou encore le marketing, commercial et communication.

Un DIF qui stagne


Au-delà de la situation de crise, qui explique donc la baisse de certains secteurs d’activité, les organismes de formation interrogés par la FFP font part de plusieurs sources d’inquiétude ou, pour le moins, de questionnement. « La concurrence publique et parapublique se positionne avec succès sur le marché de la formation professionnelle », confirme Jean-François de Zitter.

Le DIF, quant à lui, marque des signes d’essoufflement. « Pour la première fois, il semblerait que nous tendions vers une stabilisation de la demande de DIF, confirme de vice-président. On est peut-être arrivé au bout du développement du DIF dans sa forme actuelle. » De son côté, la VAE progresse, avec une hausse conséquente des demandes de particuliers. Mais cette hausse profite surtout aux gros organismes, sans doute mieux armés pour délivrer des certifications.

Enfin, lorsque la FFP interroge ses adhérents, leurs principales préoccupations tournent autour de la réforme de la formation professionnelle, du fonctionnement des Opca, de la concurrence de l’offre publique et para-publique - déjà évoquée précédemment - et des processus d’achat par les collectivités territoriales, dont les conseils régionaux. La FFP craignant, dans certaines régions, une sollicitation de l’offre publique et para-publique au détriment des organismes privés.

Evaluation, qualité et partenariats

Par ailleurs, la FFP a également interrogé ses membres autour des thèmes qui font l’actualité de la formation. Ainsi, 87 % des organismes révèlent pratiquer une évaluation systématique à l’issue des sessions de formation. Une évaluation qui demeure surtout à chaud : 94 % la pratiquent immédiatement, contre 26 % dans les trois mois suivant la formation.


Côté démarche qualité, 78 % des organismes ont mis en œuvre une telle démarche. La démarche OPQF reste la plus développée (66 %), devant l’ISO (18 %), les autres démarches* (9 %) et l’Afnor (7 %).

La FFP note également une politique de partenariats dynamique, mais quasi exclusivement entre organismes français (91 %). Autre tendance révélée par l’étude de la fédération : les partenariats avec les organismes publics ou para-publics (26 %). « Une tendance lourde qui va être intéressante à suivre, en particulier sur la question des formations diplômantes et certifiantes », note Jean-François de Zitter. Des partenariats qui pourraient bien se révéler incontournables si l’on considère le développement non négligeable des demandes de diplômes, titres ou certifications de la part des clients.

Brice Ancelin

*Démarches qualité constructeur pour l’informatique, ainsi que tout ce qui tourne autour de la sécurité comme le Caces.

Crédits photo : Fotolia.com

à lire également

Dans la même rubrique

RECHERCHER UNE FORMATION

AEC logo


Recherche guidée thématique

Recherche par thème :