« La réforme change radicalement le rôle du responsable formation »

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Des enjeux importants attendent l’ensemble des professionnels de la formation continue dans les prochains mois, en premier lieu le responsablesformation dans les entreprises. Jean Wemaere, président de la FFP (Fédération française de la formation professionnelle) et président du Groupe Demos, nous explique pourquoi.

Avant même cette nouvelle réforme * qui vient d’être adoptée, le rôle du responsable formation avait déjà pas mal évolué ces dernières années ?

Oui, cette évolution est liée à un contexte professionnel en profonde mutation. Un rapport de l’OCDE indique qu’il ne s’agit plus de travailler davantage, mais de travailler mieux. Or qui dit « travailler mieux », dit « être mieux formé » ! L’action du responsable formation se portera donc de plus en plus sur une prise en charge du capital humain en lien avec la GPEC (Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences). Il sera donc amené à traiter aussi bien la gestion du leadership que les actions préventives visant les risques psycho-sociaux, par exemple. La nouvelle loi va dans ce sens.

 

Justement, en quoi cette loi va-t-elle modifier concrètement le quotidien de l’entreprise, et plus spécifiquement celui du responsable formation ?

Le premier grand changement est la suppression de la béquille fiscale, ce qui confère davantage de responsabilité à l’entreprise en matière de gestion de son capital humain. Nous attendions cette mesure depuis des années, c’est une bonne nouvelle. Pour le responsable formation, elle signifie la fin de démarches administratives lourdes et chronophages. L’autre nouveauté est la mise en place d’un entretien professionnel obligatoire, tous les deux ans, et pour chaque salarié : l’occasion de faire un point sur les savoirs acquis ainsi que ceux à développer avec, in fine, des propositions concrètes d’actions de formation. Cet entretien est à la fois un acte d’anticipation et d’accompagnement.

 

La réforme, via le dispositif du CPF (Compte personnel de formation), implique également un changement radical au niveau des rapports entre l’entreprise et ses salariés, puisque c’est le salarié qui sera à l’origine de la demande de formation si celle-ci doit être financée grâce au CPF. Cela ne-va-t-il pas compliquer la tâche de l’employeur ?

Il risque d’y avoir un problème d’appétence pour la formation. Le responsable formation va donc devoir « vendre » en interne ses projets de formation, et les intégrer à une stratégie plus vaste englobant un changement de poste, une augmentation.

 

Propos recueillis par Christina Gierse

 

* Rappel : le Parlement a adopté en février 2014 une réforme de la formation professionnelle. Cette réforme instaure, entre autres, la création d’un compte personnel de formation (CPF) accompagnant chaque salarié tout au long de sa vie professionnelle, y compris duran les périodes de chômage.

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