2015, année zéro...

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Les formations vont inévitablement être impactées par le déploiement de la réforme en cours ce qui entraîne, pour l’heure, une hausse de la demande de certification. Côté entreprises, nombre d’entre elles souhaitent adosser des certificats sur des titres RNCP ou des diplômes, ce qui amène les organismes de formation et autres grandes écoles à s’allier à des universités pour répondre à la demande.

2015, année phare pour la formation

 

 « Les formations courtes non certifiantes risquent d’être chahutées, du moins sur le premier semestre 2015. En revanche, les formations obligatoires (hygiène, santé…) ne subiront aucun dommage » analyse Laurent Amice, Directeur des Programmes de formations interentreprises Managers & Dirigeants de l’‎ESCP Europe.

 

«Sur le plan de la réforme du financement de la formation professionnelle, l’année 2015 sera une année pivot en France, explique ajoute Jean-Marc Tassetto, un des 3 co-fondateurs de Coorpacademy. Nous attendons les décrets d’application. Mais il y a une bonne chose : le contexte législatif contraint les entreprises de moins de 10 salariés et celles de plus de 10 salariés à former respectivement à hauteur de 0,55% et 1% donc à développer leur employabilité. Le contexte est donc favorable. Et la question majeure est « les Moocs vont-ils être éligibles à la réforme du financement de la formation professionnelle ? Certains OPCA ont déjà dit oui.»

 

L’individu au cœur de la formation

En termes de contenu, « ce qui va faire la différence dans les années à venir c’est l’individu dans le collectif, explique Laurence Crespel, directrice de la formation continue d’Audencia Group. Aujourd’hui, ce sont les individus qui sont les principaux acteurs du changement et du développement. En conséquence, les dispositifs de formation se recentrent sur l’individu et le collectif, en s’appuyant sur les neurosciences pour optimiser leur efficacité.». Principale cible de ces formations : le middle management, qui a des compétences techniques éprouvées mais ne dispose pas toujours les qualités managériales nécessaires.

 

La montée des formations sur mesure

La tendance est au sur-mesure, ce qui justifie la montée des formations en intra. A cela, s’ajoute à la montée de l’internalisation de la formation au travers d’outils tels des campus, des universités d’entreprises, comme c’est le cas chez Safran. « L’on note ainsi une apparente contradiction, regrette Laurent Amice, les entreprises voulant du sur mesure tout en souhaitant des parcours certifiants. Cela suppose d’aller puiser dans le portefeuille de programmes certifiées et d’en retenir des éléments pour répondre à la demande ».

Autre contradiction issue de la réforme : pour être éligible, les formations doivent se tenir sur une période minimale de dix jours. Or, « le temps passé en formation est de plus en plus réduit et les apprenants doivent être immédiatement opérationnels, rappelle Laurence Crespel. Il s’agit alors de travailler au plus près des objectifs de l’entreprise, en diversifiant les modalités d’apprentissage pour être plus impactant.» Une contrainte qui explique la montée des MOOCS interactifs, alliant présentiel et distanciel.

 

Une offre centrée sur l’accompagnement au changement… et les formateurs

Les thématiques liées au marketing digital et à l’innovation poursuivent leur croissance. En ce sens, ESCP Europe a établi un partenariat avec CCM benchmarck sur un Certificat « Marketing Digital » et va lancer un programme certifiant de 14 jours (« Réussir à innover » en partenariat avec l’Institut FABERNOVEL) qui sera déployé sur 2015.

Par ailleurs, on assiste à une hausse de la demande de la part du middle management concernant les formations au leadership et à l’accompagnement du changement. Il s’agit de « développer les compétences des managers pour aborder le changement dans l’entreprise et les mettre en capacité d’embarquer leurs équipes dans le changement », explique Laurent Amice. Enfin, les formations de formateurs sont amenées à se développer. « Nous aidons ainsi les formateurs internes des entreprises à mieux se professionnaliser et à mieux exercer ce métier à part entière qu’ils font de manière occasionnelle ou permanente au sein de leur société », ajoute Marc Dreyfus.

Aussi, pour répondre aux exigences conjointes de la réforme et des entreprises, l’ISC PARIS via ISC Formation Permanente propose un Master Grande Ecole en Formation Continue accessible à des salariés souhaitant obtenir un diplôme Bac +5. De son côté, Audencia Group propose des parcours diplômants, des parcours certifiant, d’autres labellisés CGE et va lancer un parcours tutorat ainsi qu’un parcours sur la succession, ces deux parcours mettant l’humain au cœur de l’entreprise pour assurer sa pérennité.

 

L’avenir est à la veille

« Il va falloir suivre les orientations de la réforme au risque de disparaitre, explique Laurent Amice. Ceux qui sortiront leur épingle du jeu sont ceux qui feront des partenariats intelligents : complémentarité d’offres, de marque, d’expertise. Les entreprises veulent à la fois de l’excellence et de l’expertise. De plus, les organismes devront avoir beaucoup d’agilité. Les écoles quant à elles, devront savoir détecter les signaux faibles du marché pour réadapter constamment leur offre. Le challenge ne fait que commencer… »

 

Frédérique Guénot

 

En photo: Laurent Amice, Directeur des Programmes de formations interentreprises Managers & Dirigeants de l’‎ESCP Europe.

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