Actifs et dirigeants jugent la formation professionnelle

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Présentée lors d’une conférence de presse le 19 mars 2014, la dernière enquête menée par Opinion Way pour l’Afpa mesure les nouveaux enjeux de la formation professionnelle à travers le regard croisé des actifs et des dirigeants. L’occasion également pour l’Afpa de présenter sa nouvelle offre de formations.

Hugues Cazenave, président d’Opinion Way, donne quelques informations sur cette enquête réalisée auprès de 5000 actifs « Malgré un taux de chômage élevé, d’environ 10 %, 63 % des dirigeants d’entreprise affirment rencontrer des problèmes de recrutement. Ces difficultés sont plus importantes dans les petites entreprises que dans les grands groupes ».  Il ajoute que « 79 % disent avoir des difficulté à trouver le profil correspondant à leur besoin ». La formation professionnelle apparaît comme la solution pour 8 sur 10 d’entre eux. Bonne nouvelle, du côté des actifs, on est plutôt demandeur en matière de formation : 93 % se déclarent prêts à suivre une formation s’ils venaient à perdre leur emploi pour accéder à un métier qui connaît des difficultés de recrutement.

 

La reconversion ne fait plus peur  

 

Un autre enseignement intéressant de cette enquête est le regard porté sur la reconversion : 74 % des actifs ont déjà envisagé de changer de voie, et 32 % prévoient de la faire dans les trois ans. « Plus on est jeune, et plus cette proportion est élevé » précise Hugues Cazenave. Se former, se reconvertir, ne fait donc plus peur. A la question de savoir si la nouvelle réforme de la formation professionnelle va permettre de satisfaire ces aspirations des actifs, les professionnels présents lors de la conférence affichaient un certain optimisme : aussi bien le CPF (Compte personnel de formation) que l’entretien dans l’entreprise sont bien accueillis par l’ensemble du panel, actifs et dirigeants. « On voit bien que la population est plus mûre que le système » analyse Yves Barrou, président de l’Afpa, « Ce dernier se trouve aujourd’hui en face de personnes à qui l’on a seriné pendant des années « Il faut bouger, il faut changer » et qui sont aujourd’hui prêts à le faire. Reste à trouver en face des dispositifs qui permettent cela ».

 

« On ne peut faire du certifiant en deux semaines »

 

Face à cette demande de changement et en réponse à la réforme en cours qui privilégie les programmes certifiants, l’Afpa a entièrement refondu son offre de formation, la rendant modulaire et en partie distancielle. Déployée sur tout le territoire à partir de mars 2014, elle compte 235 formations métiers certifiantes, 965 modules et 240 formations courtes. « Il sera désormais possible d’assembler les modules de formation en fonction de ses acquis et de ses besoins » explique Yves Barrou. Parallèlement, la durée des formations a été réduite de manière à s’adapter au CPF (50 % des nouveaux  modules ont une durée inférieure à 175 heures), mais, prévient Yves Barrou, « il ne faut pas se bercer d’illusions : on ne peut pas faire de certifiant en deux ou trois semaines ». Il ajoute que ces modules permettront des « jeux de jambes nouveaux » ainsi que des passerelles entre métiers, certains modules pouvant être transverses à différentes formations « métier ». Barrou cite en exemple la formation « Technicien de maintenance industrielle » : d’une durée de 1000 heures (1 an de formation), elle est désormais proposée sous forme de six modules indépendants de 100 à 200 heures. Chaque module validé donne droit à un CCP (Certificat de compétence professionnelle).

Seule question en suspens : le principe de l’abondement prévu par la réforme et servant à financer les formations sera-t-il efficient ? A défaut, conclut Barrou, « le CPF ne sera qu’un pétard mouillé ». 

 

Christina Gierse

 

Photo : Yves Barrou, Afpa

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