Baromètre Cegos: La réforme nécessitera un réel effort de pédagogie

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Si la formation est aujourd’hui perçue comme un levier apprécié pour le développement des compétences, un travail important de pédagogie reste à mener pour amener les moins formés et les moins qualifiés vers la formation. C’est l’une des conclusions du Baromètre Cegos de la formation professionnelle en France, réalisé du 18 février au 11 mars dernier auprès de 395 DRH/Responsables Formation et 850 salariés.

La formation bénéficie toujours d’un niveau de satisfaction élevé et ses enjeux sont relativement bien compris, par les salariés comme par les DRH. Pour preuve, 95 % des salariés interrogés déclarent être très satisfaits ou plutôt satisfaits des formations qu’ils ont pu suivre et les DRH/RF sont 90 % à juger que les formations sont « très » ou « assez » efficaces pour développer les compétences au sein des entreprises.

Cependant, les DRH/RF ont une réelle difficulté à anticiper les évolutions de l’emploi et des compétences et, par-là, à faire de la formation un outil puissant d’accompagnement. Aussi, explications et pédagogie de la réforme sont-ils indispensables pour permettre aux salariés et aux DRH/RF de s’approprier la réforme

 

Loi Formation-Emploi-Démocratie : vers une meilleure formation pour les moins instruits

 

Promulguée le 5 mars dernier, la Loi Formation-Emploi-Démocratie sociale modifie considérablement le cadre dans lequel s’exerce l’activité du secteur de la formation en France. Elle met l’accent sur la formation des moins instruits et prévoit que l’individu soit pleinement acteur de son projet. Or, il ressort de ce baromètre que les salariés sont peu proactifs dans leur recherche de renseignements sur la formation : près d’un salarié non formé sur deux ne cherche pas, ou très peu, d’informations sur le sujet, contre 9 % des salariés formés. De même, les moins diplômés sont ceux qui envisagent le moins de s’engager dans une formation qualifiante via le Compte Personnel de Formation (CPF). Enfin, si les salariés ont de plus en plus conscience de l’importance de la formation dans leur parcours professionnel, ils sont très nombreux à ne pas faire le lien entre formation et sécurisation de l’emploi. Pour preuve : seuls 18 % des salariés non formés pensent que l’absence de formation peut « beaucoup » compromettre leurs chances de promotion sociale et leur employabilité.

Un travail énorme de pédagogie sera donc à mener par l’ensemble des acteurs pour que cette réforme rencontre ses publics prioritaires. A cela s’ajoute la difficulté, pour les DRH/RF, d’anticiper les évolutions de l’emploi et donc de faire de la formation un outil puissant d’accompagnement. Si la formation est perçue par les intéressés comme un levier de développement des compétences, ce levier ne se suffit pas à lui-même.

 

En termes de modalités, si la formation présentielle demeure la modalité dominante, elle perd toutefois 5 points depuis 2011 (91 % contre 96 %). Les formations mixtes (qui associent sessions en salle et à distance) continuent leur progression, passant à 33 % (contre 13 % en 2012), ce qui laisse entrevoir un bel avenir pour la formation à distance. A noter également la progression des MOOC - connus par 25 % des salariés et 38 % des DRH-, et jugés comme un bon moyen pour se former pour 81 % des salariés et 61 % des DRH.

 

Frédérique Guenot

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