Codir et stratégie: des formations qui résistent à la crise

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Formations courtes, programmes diplômants plus longs, labels siglés grandes écoles, formules en temps plein mais aussi bien souvent en temps partagés, parcours modulaires à suivre sur quelques jours mensuels pour poursuivre une activité professionnelle simultanée, les formules ne manquent pas en matière de formations pour les cadres dirigeants. Mais de cette diversité émerge tout de même un point commun : ces programmes ne souffrent pas de la crise.

« Aujourd’hui, on ne peut parler de crise pour les formations de dirigeants » révèle Frédéric Fréry, Directeur Scientifique de la formation Management stratégique de l'entreprise de l’ESCP Europe. « La demande est stable et vient à la fois de dirigeants de PME/PMI, de consultants, de responsables de business unit, de cadres dirigeants mais aussi de cadres en stratégie, en planification et même en marketing ».

 

« Au niveau individuel, les cadres dirigeants privilégient les formations diplômantes, tels les Executive MBA, les masters des grandes écoles pour valoriser leur CV et progresser dans leur fonction, poursuit Alain Duluc, manager d’offres Executive pour la CEGOS. Dans ce cadre, nous proposons depuis plus de 20 ans un master en management global des entreprises en partenariat avec l’université Dauphine qui se déroule en présentiel sur un an et demi à raison de deux jours tous les quinze jours ». Dans cette même perspective, la CEGOS a établi un partenariat avec l’IESEG (21ème au rang des Business School mondiales) afin de proposer un EXECUTIVE MBA qui verra le jour en septembre 2015.

 

Des programmes pour décentrer le dirigeant et l’obliger à développer de nouvelles compétences

 

Des programmes plus courts sont également proposés afin d’améliorer les compétences en management. La formation « questionner son rapport à l’autorité » se déroule dans un manège ou le dirigeant apprend à gérer un cheval… D’autres dispositifs existent, comme la direction d’un chœur en tant que chef d’orchestre. Ces programmes décentrent le dirigeant, l’obligent à changer son point de vue et à développer d’autres compétences à transposer en entreprise.

De son côté, l’ESCP Europe propose une formation sur dix jours, à raison de deux ou trois jours par mois. Sa forme permet aux apprenants de poursuivre leur activité tout en suivant le  cursus. Elle est sanctionnée par un certificat et suppose la réalisation d’un mémoire et d’un diagnostic stratégique de sa propre entreprise, ce qui permet, au final, de transformer sa vision de cette dernière. Pour ce type de formation, le présentiel est plus riche au niveau pédagogique, les participants souhaitant confronter leurs expériences. Par ailleurs, si les apprenants combinent trois formations de ce type, ils peuvent, sous condition de présenter un rapport devant un jury, obtenir le diplôme Manager dirigeant, de niveau l (Bac + 5), inscrit au Répertoire National des Certifications Professionnelles.

 

Plus qu’une demande de formation, une demande de team building

 

« Au niveau des comités de direction, plus qu’une demande de formation, l’on assiste à une demande de team building, complète Sandra Ventureira, Experte management des Hommes et Leadership pour le groupe DEMOS. En effet, ce n’est pas en accentuant toujours plus le même contenu de formation que les comités de direction parviennent à atteindre des objectifs stratégiques dans un contexte économique difficile. Il s’agit au contraire de mettre en place de nouvelles formes de coopération au sein des entreprises dont les modes de fonctionnement sont parfois cloisonnés ». Ces Team Buildings supposent une démarche sur mesure et s’effectuent dans la durée selon le besoin de l’équipe de direction. Ce besoin est évalué lors d’une première phase de diagnostic. En fonction du niveau de maturité de l’équipe, une action de deux jours peut suffire, pour d’autres, l’accompagnement peut s’étaler sur plusieurs mois. Dans certains cas, il est recommandé de combiner le team building à des coachings individuels afin de créer des synergies.

 

Au niveau individuel, ces formations ne peuvent que se développer étant donné que les cadres expriment très clairement le besoin d’arriver à un haut niveau d’excellence. « La demande concerne principalement des compétences relationnelles favorisant une meilleure collaboration et communication. explique Sandra Ventureira. Une fois le comité de direction formée, il est important d’élaborer une stratégie de déploiement de la démarche à tous les niveaux de l’entreprise. ».

 

Frédérique Guénot

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