Le terme d'écosystème est né, dans les années 30, de la botanique. Étymologiquement, écosystème vient d’oikos et de systema. Oikos signifie maison et systema signifie réunir ou assembler, un écosystème serait donc une réunion de tous les éléments qui concourent à l’apprentissage. Rien de nouveau ? La botanique nous a appris que l’important dans l’écosystème est sa relation à l’environnement, le biotope, et la relation, les êtres vivants qui la composent, le biocène. L'écosystème est donc un système qui permet de piloter des unités hétérogènes. Le terme d'oikos est particulièrement riche puisqu'il a permis tout à la fois de créer le terme d'écologie et d'économie. L'écosystème s'intéresse tout à la fois à la nature du système qu’à son modèle économique. La formation serait composite, l’endosymbiotique, comme disent les biologistes, la combinaison d’éléments qui forme un écosystème ne serait pas la seule addition des propriétés de chaque élément mais des propriétés supplémentaires de leur mise en commun, le plus qui fait mieux.

La multiplication des supports de formation liée au numérique ouvre dans l’écosystème le besoin de convergence

L’écosystème est une étape dans l’agile car il permet une plus grande adaptabilité du système pour faire face aux enjeux de la formation. Ainsi la multiplication des supports de formation souvent liés au numérique ouvre dans l’écosystème le besoin de convergence des contenus pour raconter une histoire qui fait apprendre, la médiologie de la formation est un outil qui associe l’autonomie de chaque support au sein d’un pilotage global du processus. Ou encore, l’obsolescence croissante des contenus a ouvert des modèles d’open learning, que le gratuit facilite encore davantage, il s’agit de coordonner pour l’entreprise une histoire à apprendre mais aussi d’organiser le crowdlearning, et faire en sorte que les apprenants soit les producteurs de leur propre savoir. Là encore, il faut structurer le processus pour faire en sorte que cela marche. Et c’est sans parler de l’autoformation qui n’a jamais eu tant besoin de l’entreprise pour apprendre.

Un écosystème apprenant pose la question de la cohérence du système, « y a-t-il un pilote dans l’avion de la formation ? » Il s'agit de développer un système cohérent composé de biocènes qui intègrera tout à la fois le biocène présentiel, mais revisité pour en faire un événement pédagogique, et les biocènes numériques qui ont leur propre cohérence, webtv, webradio, serious game, social learning,…

 Une nouvelle relation apprenante pour l’entreprise voit la fonction de formation passer d’une fonction d’offre à une fonction de demande, faire en sorte que l’histoire apprenante soit structurée pour susciter l’adhésion entre l’apprenant d’une part et l’histoire et la stratégie, d’autre part, érotiser la formation pour faire tenir l’écosystème autour d’une ou des communautés apprenantes. Les écosystèmes apprenants font bouger les frontières. Ce qui se joue dans l’écosystème apprenant c’est rien moins que l’avenir de la formation en entreprise, savoir si la formation se fossilise autour d’un système qui a vécu ou si elle peut garder son rôle d’agent de changement dans un monde liquide… La sélection naturelle se fera autour de ceux qui savent piloter la formation dans un monde impilotable… voilà une belle aventure pour la fonction formation.

Stéphane Diébold a mis son expérience au service de l’innovation pédagogique et de la performance en entreprise, au sein de TEMNA dont il est le fondateur depuis 2003. Associatif, il a assumé des responsabilités dans une dizaine d’association, essentiellement formatives, et est aujourd’hui président fondateur de l'AFFEN (Association française pour la Formation en entreprise et les Usages numériques).  

Déposez gratuitement
vos besoins de formations