Formateur: un métier sous tension

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Polyvalent et exigeant : deux caractéristiques du métier de formateur qui exposent ce dernier à de nombreuses tensions. Avec l’évolution des technologies, le métier est encore amené à se modifier et à connaître des sources de stress supplémentaires. Analyse avec Sabine Bataille, sociologue, qui avance la nécessité de distinguer l’urgent de l’important pour se protéger des risques du métier.

Quelles sont les principales sources de stress pour le formateur ?

 

Pour le formateur, les sources d’inquiétude sont multiples : d’une part, il a un stress intellectuel devant la somme d’informations à assimiler. D’autre part, il doit faire preuve de pédagogie, ce qui peut être source de stress cette fois-ci cognitif. Ensuite, il a une performance physique à réaliser en s’exposant à un public qu’il ne connaît pas, d’autant que sa prestation s’inscrit dans une logique d’évaluation plus ou moins consciente. S’ajoute ensuite le stress émotionnel qui peut perturber la situation du formateur.

Par ailleurs, ce dernier intervient dans des lieux souvent inconnus, ce qui signifie une perte de repères. Cela implique pour lui d’anticiper tous les désagréments possibles et de se montrer aussi prévoyant que structuré dans son organisation (et sa logistique !) pour limiter les sources d’agression. Enfin, il doit s’astreindre à une hygiène de vie rigoureuse pour gérer le stress organique…

 

« Le formateur travaille sur une matière sensible : l’humain »

 

Comment peut-il se prémunir contre ces sources de stress ?

Sur-sollicité, le formateur doit répondre à l’urgence des demandes de ses clients, puis de ses stagiaires. Il travaille sur une matière sensible, en l’occurrence de l’humain et se doit de répondre à ces attentes. En cela, tout son travail est orienté vers l’autre, jamais vers lui-même, c’est là un des dangers de sa profession. Pour éviter les situations stressantes, il doit faire le distinguo entre l’important, qui est de répondre aux sollicitations de son public et l’urgent qui est de se former et de se structurer. Car le formateur doit mieux que quiconque savoir de quoi seront faites les formations de demain. Cela l’oblige à un travail de veille conséquent qui peut l’amener à s’oublier lui-même, dans son souci de satisfaire son public.

 

Quels sont les défis du formateur de demain ?

Avec les nouvelles technologies, notamment les tablettes numériques, le métier de formateur va connaître un profond bouleversement. Il doit se former et anticiper les évolutions des technologies pour adapter ces dernières à ses formations. Son défi va très certainement se situer à la jonction de ces évolutions technologiques et d’un capital énergie qu’il lui faudra préserver. Il devra gérer son stress de façon immédiate et s’approprier de nouvelles méthodes, comme la cohérence cardiaque et les repos flash pour récupérer en temps record. Son poste se composera ainsi de 80% de missions mais aussi, et surtout de 20% de formation personnelle, ce dont il ne pourra faire l’économie afin d’offrir des prestations de qualité. Il lui faudra toujours plus de savoir-faire de de maîtrise pour faire la différence et s’imposer face à un public toujours plus exigeant.

Frédérique Guénot

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