Les formations en langues, toujours aux premières places

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Sévèrement pénalisées en début d’année par leur absence de facto des listes CPF, les formations en langue ont retrouvé toute leur place au sein de ce dispositif ces dernières semaines via l’inscription des grands tests que sont le TOEIC, le TOEFL ou encore le BULATS sur les listes CPF, rendant également éligibles toutes les formations menant à ces examens.

Et tout d’abord, un chiffre : en 2014, les cursus en langue pointaient à la première place des demandes en matière de formation continue. Selon le Baromètre de la formation professionnelle ©, les langues représentaient cette année là plus du quart des demandes. Problème, la réforme de la formation professionnelle allait dans un premier temps « oublier » ces cursus parmi les formations éligibles au CPF. Une catastrophe pour de nombreux acteurs du secteur, et un handicap évident pour le nouveau dispositif, dès lors amputé d’une partie de son potentiel.

 « La loi a mis la charrue avant les bœufs précise Olivier Haquet, fondateur et dirigeant d’Adomlingua, spécialiste des formations en langues. Elle proposait en effet une voie vers la formation sans y inclure les langues qui représentaient la moitié des parcours demandés via l’ancien Droit individuel à la formation. »

Devant la mobilisation de la profession, les tests TOEIC, TOEFL et BULATS se trouvaient dès le mois de mars admis comme éligibles au CPF, rendant également éligibles les cursus débouchant sur ces tests. Un appel d’air très important pour les organismes de formation en langues. « Aujourd’hui, reprend Olivier Haquet, la plupart des langues sont éligibles, même si d’importantes différence subsistent entre branches. Reste à simplifier encore l’accès à la formation, le site web mis en place pour la réforme ne fonctionnant encore que très partiellement. »

Déjà presque la moitié des dossiers CPF

Conséquence de ce retour en grâce des langues ou simple coïncidence, la demande de CPF a en tout cas largement progressé ces dernières semaines. Et si l’on est loin des 50 000 DIF activés par mois en 2014, le mécanisme semble se mettre lentement en place. « Fin mai, les formations menant au TOEIC et au BULATS, représentaient plus du tiers des demandes de CPF. Soit environ 800 dossiers sur un total de 2000 validations. Les chiffres du mois de juin, puis de la rentrée devraient être encore plus favorables » se rassure Olivier Haquet. Un mouvement salutaire à la fois pour le monde de la formation linguistique, mais aussi pour le Compte personnel de formation.

Les langues : une motivation tout autant professionnelle que personnelle

Pourquoi un tel poids des langues dans la formation continue ? « Parce qu’il s’agit de parcours cumulant des motivations à la fois professionnelles et personnelles, explique le fondateur d’Adomlingua. Certains veulent apprendre l’anglais pour leur travail. D’autres découvrir le japonais car ils sont fans de mangas. Certaines zones comme la région parisienne ont également constaté une très forte internationalisation de leur activité. Les langues sont donc une planche de salut professionnelle. Et pour les demandeurs d’emploi une condition sine qua non pour leur retour dans le monde du travail. » Pas étonnant donc que les cursus en anglais, en espagnol ou en chinois figurent tout en haut des souhaits de formation des Français. Autre point très important, l’irruption ces dernières années de la technologie et du e-learning. « Aujourd’hui, il est possible de se former à tout moment avec un prof installé à l’étranger et natif du pays concerné, via des sessions plus ou moins longues. Plus besoin d’être disponible à heure fixe, plus besoin de se déplacer, les entreprises qui cherchent toujours plus de compétitivité économique trouvent leur intérêt à ce système beaucoup moins consommateur de temps et de logistique. »

Du e-learning encadré

En d’autre termes, l’apprenant cherche un cours facile d’accès et la technologie le lui offre, même si l’interaction avec un enseignant n’est pas oubliée. Si l’intervenant n’est plus physiquement présent, il n’est jamais très loin. Parmi les solutions les plus en vogue, les cours en visio-conférence, plus attractifs que les modules totalement asynchrones. « Le contact avec le prof demeure un palier qualitatif essentiel. Les apprenants ont besoin d’un encadrement, d’explications, d’un soutien psychologique en quelque sorte… Nous restons des être humains. »

Entre le 100% présentiel et le 100% e-learning, un juste milieu qui convient assez aux élèves et aux entreprises qui financent. Autre solution appréciée, même si les contraintes sont tout autres, le séjour linguistique. Car l’autre caractéristique des langues, c’est le facteur temps. Difficile d’apprendre la langue de Goethe en quatre modules d’une demi-journée chacun… Des cursus plus longs, mais plus souples et des parcours dès lors relativement bien adaptés aux 150 heures promises par le CPF.

 

Antoine Teillet

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