Organismes de formation privés : état des lieux et enjeux de la réforme

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Le cabinet d’analyse Xerfi-Precepta vient de publier une étude intitulée : « Les organismes de formation privés face à la réforme de 2014 et à la révolution numérique »*. Deux enseignements majeurs ressortent de cette enquête approfondie. Le premier est qu’en termes de croissance, la période 2009-2013 aura été la pire de la décennie 2000. Le second est que l’apprentissage est désormais entré de plain pied dans l’ère du numérique.

Pour les organismes de formation, la crise de 2009 aura mis un terme à une période de forte croissance débutée en 2006 et achevée en 2008. Depuis la situation demeure instable : « Après une légère embellie en 2010 et 2011, les organismes de formation privés ont replongé dans la crise, avec un chiffre d’affaires de nouveau en baisse en 2012 (-0,6%) suivi d’un timide redressement en 2013 (+1%) » notent les experts de Xerfi-Precepta. Entre les destructions nettes d’emplois, l’érosion de la rentabilité des entreprises françaises et une croissance économique quasi-nulle, l’environnement économique aura été particulièrement défavorable au cours des deux derniers exercices.

 

L’inter-entreprise en net recul

 

Principaux responsables, la pression sur les prix des acheteurs, doublée d’une concurrence acharnée. Tout ceci a occasionné une baisse des prix compromettant la croissance des organismes de formation privés, comme en témoignent les taux de marge et de résultat des entreprises du secteur qui ont été divisés par deux en l’espace de cinq ans, entre 2008 et 2013. Pilier de l’activité car générant le plus de marge, l’activité inter-entreprise, en net recul durant cette période.

Mais malgré ces données peu encourageantes, l’étude se veut optimiste, et les experts pronostiquent une hausse de l’activité de 2% en 2014, puis de 3% en 2015.

 

L’offre de référence se déplace vers le « blended learning »

 

Une hausse de l’activité forcément très attendue par les opérateurs car de nouveaux défis attendent les organismes de formation. En premier lieu, celui de l’apprentissage en ligne, en passe de modifier radicalement le modèle économique des entreprises du secteur. L’offre de référence se déplace ainsi progressivement de la formation magistrale, en mode présentiel, vers les parcours « blended learning ». L’e-learning, qui ne représente que 2% du marché de la formation professionnelle, devrait ainsi occuper une place croissante dans les dispositifs et dépenses de formation parce qu’il permet de réduire les durées de formation en présentiel et les coûts d’opportunité attachés aux absences du poste de travail, de l’avis des experts de Xerfi-Precepta.

 

L’impact de la réforme de 2014

 

Outre les évolutions pédagogiques liées à la révolution numérique, les organismes de formation devront adapter leur offre et leur communication afin de répondre aux enjeux de la réforme de la formation professionnelle adoptée par le Parlement. Côté offre, on se dirige vers un renforcement des partenariats entre organismes de formation, écoles et universités, en vue de proposer des parcours de formation certifiants ou diplômants. Côté marketing, les opérateurs devront apprendre à s’adresser davantage aux actifs - au cœur du futur processus de décision - et passer d’une logique essentiellement B to B à une logique B to C. Une approche à laquelle feu le DIF (Droit individuel à la formation) les avait déjà habitué.

 

Christina Gierse

 

* XERFI-PRECEPTA, division du groupe Xerfi, est un cabinet d’analyse indépendant. Auteur de l’étude « Les organismes de formation privés face à la réforme de 2014 et à la révolution numérique » : David Targy.

 

 

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