Risk management : former pour mieux anticiper les risques

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Risques naturels, industriels, humains… Si la plupart des grands groupes ont intégré la gestion prévisionnelle des risques à leur stratégie, cela est loin d’être le cas des PME, où les besoins en formation restent importants.

Formateur chevronné, Richard Delattre est expert-comptable, spécialisé en contrôle interne et risque et consultant pour Elegia. Depuis un an, il constate une hausse très nette des demandes en formations portant sur la gestion des risques. Selon lui, il s’agit là d’une tendance lourde, liée au fait que « les entreprises se structurent et adoptent une cartographie des risques ». Il explique le phénomène par « des réglementations plus sévères, notamment dans le secteur banque-assurance, mais aussi dans le secteur public et parapublic » mais aussi par une volonté d’anticiper les risques dans un environnement qui de plus en plus complexe. Pour preuve, ce début d’année 2014 voit apparaître de nouveaux acteurs sur ce créneau de la formation au management du risque comme Novancia Business School, qui vient de lancer un module de trois jours dont l’objectif est d’aider le risk manager à « identifier, d’analyser et de quantifier les dangers que peut générer l’activité de son entreprise sur les plans stratégiques, financier et opérationnel ».

 

Les risk management porté par le développement du « mode projet » 

 

Quelles sont les formations les plus demandées ? Pour Marc Desrumeaux, expert conseil en risk management et consultant chez Orsys, les modules qui rencontrent le plus de succès « ont trait à la protection de la personne avec les questions de mise en conformités, mais aussi à la gestion de risques opérationnels, dans le secteur banque-finance notamment, où l’on cherche à se prémunir contre les risques de manipulation en interne et les risques d’attaques externes ». Les collaborateurs qui viennent suivre ces formations sont soit des experts - le poste de « risk manager » se développe essentiellement dans les grandes organisations - soit des salariés qui, dans le cadre d’un projet, sont amenés à prévoir et anticiper d’éventuelles dérives. « C’est sur cette population de « non-expert », généralement dans le domaine industriel, que nous intervenons le plus » note Marc Desrumeaux, « Le management par projet étant de plus en plus répandu, la personne qui pilote doit avoir une vision globale des risques. Prenons l’exemple d’un projet industriel : sur ce projet se côtoient aussi bien des risques d’explosion chimique, des risques sur les chantiers, mais aussi des risques managériaux comme une non-coopération entre entités qui n’ont pas l habitude de travailler ensemble ».

 

Le « sur-mesure » apprécié pour raison de confidentialité

 

L’offre de stages en risk management se partage entre deux formats : inter-entreprise et sur-mesure. Si l’inter est davantage utilisé pour les formations axées sur les aspects légaux (mise en conformité etc.), le sur-mesure a la préférence des entreprises qui souhaitent préserver la confidentialité de leur projet. Pour Lucien Noël, consultant en droit des affaires chez Elegia, le présentiel sur deux jours reste le format de référence, même si la partie e-learning va se développer : « Intégrer une part de e-learning intéresse en premier lieu les grands groupes » précise-t-il. Une évolution qui va de pair avec une hausse des besoins en formation : « Le marché de la formation à la gestion du risque est encore loin d’être mature » conclut Richard Delattre, « Les grands groupes sont assez avancés, mais ce n’est pas le cas de nombreuses PME françaises où aborder la question des risques potentiels est taboue : certains dirigeants craignent d’en parler par superstition, comme si le fait d’anticiper un malheur allait provoquer ce que l’on cherche à éviter ».

 

Christina Gierse

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