Formation continue : moins d’inégalités en Europe

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La dernière publication "Bref du Céreq", en date de juillet 2013, revient sur l’accès des salariés à la formation continue en Europe. Bilan, en 10 ans, les inégalités se sont réduites.

« Les résultats de la dernière vaque de l’enquête CVTS [*] permettent […] de confirmer la tendance à l’homogénéisation du recours à la formation par les entreprises en Europe », attestent les auteurs du Cereq. Une convergence aussi prononcée dans les petites entreprises de moins de 50 salariés que les plus grandes. Même si le taux d’accès à la formation des salariés continue de croitre avec la taille de l’entreprise (et inversement !).
Ainsi, en 2010, pas moins de « 56 % des entreprises européennes ont formé au moins un de leurs salariés par cours et stages, et 53 % au moyen de l’un des cinq autres types de formation[**] », ajoutent les auteurs. Plus précisément, si des disparités et des spécificités propres à chaque pays perdurent, les pays les moins formateurs rattrapent les plus formateurs.

Le poids de l’union européenne

Parmi les explications apportées par les spécialistes du Céreq, on retrouve la mention des politiques publiques encouragées par l’Union européenne (UE) en faveur de la formation continue des salariés (Fonds social européen et Fond européen de développement régional), et les évolutions législatives nationales.
Les auteurs citent ainsi l’exemple du Portugal et de la Roumanie. Dans le premier, les employeurs ont ainsi vu évoluer le Code du travail. Depuis 2003, ce dernier leur impose désormais de former au moins 10 % de leurs salariés permanents. Un code du travail également renouvelé en 2003 en Roumanie, en vue de son adhésion à l’UE.
Dans le même temps, des pays comme la Suède et le Royaume-Uni ont vu baisser l’espérance de formation par cours et stages (respectivement de 18 à 11 heures par salarié et par an et de 13 à 8 heures). « Deux pays qui semblent avoir substituer aux formations longues par cours et stages des formations plus courtes et/ou d’autres modalités », précise-t-on au Céreq.

Des spécificités nationales

Malgré cette homogénéisation, des spécificités perdurent au sein des 17 pays étudiés. Le Céreq distingue trois groupes de pays. D’abord, les pays peu formateurs. Ce premier groupe inclut la plupart des pays de l’Union européenne issus de l’ancien bloc de l’Est, notamment la Hongrie, la Roumanie ou la Bulgarie. On y compte 30 % d’entreprises formatrices, un taux d’accès des salariés aux cours et stages de 22 % et un taux encore plus faible pour l’accès aux autres modalités de formation.
Le second groupe est représenté par les pays fortement formateurs et selon toutes les modalités de formation : 60 % d’entreprises formatrices, un taux d’accès aux cours et stages de 44 %, aux formations en situation de travail de 28 %... On y retrouve des pays comme le Royaume-Uni, la Suède ou l’Allemagne.
Le troisième groupe dont font partie la France, l’Espagne ou encore l’Italie, est constitué de pays fortement formateurs (60 % d’entreprises formatrices pour les cours et les stages), mais ayant moins recours aux autres modalités de formations. Autant d’écarts qui s’expliquent aussi au regard de la culture et des obligations légales des différents pays concernés.

Brice Ancelin


*Enquête européenne Continuing Vocational Training Survey coordonnées par Eurostat

**en situation de travail ; cercles d’enseignement ou de qualité ; conférences, ateliers et séminaires ; autoformation ; formation par rotation de poste, mobilité ou détachement.

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