Osons les Early Adopters. Par Stéphane Diébold

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La formation est en émulation, les inventions fusent de partout que l’on parle de l’émergence de nouveaux médias, de la création de nouveaux contenus, de nouvelles pédagogies, de nouvelles règlementations… tout bouge sur le fond et sur la forme. Une population particulièrement intéressante émerge… les early adopters. Qui sont-ils ? Faut-il les intégrer dans une stratégie de formation ? Et comment ?

La notion de early adopter est née dans le monde de la mode, pour être capable de s’approprier les nouvelles tendances, et de mieux créer la tendance. En fait les early adpoters regroupent plusieurs notions voisines comme les leading edges –ou défricheurs– et les trend setters –les influenceurs. Les early adopters sont tout à la fois des découvreurs de pépites et des initiateurs que les autres imitent. L’illustration fortement médiatisée des early adopters a été le cas de Levi’s, qui, en 1998, suite à l’effondrement de ses ventes, a créé en 2011, le Levi’s engineered pour capter les signaux faibles… et la marque a qui a poussé la marque. Le modèle est-il transposable au monde la formation ?

 

Il existe des similitudes entre l’innovation produit et l’innovation formation… face au foisonnement formatif, il est nécessaire de savoir anticiper pour être au bon moment au bon endroit. Le responsable de formation devient un curateur qui a besoin d’organiser sa veille individuelle et collective pour pouvoir être prescripteur de l’innovation. C’est là que le early adopter entre en piste avec une certaine efficacité. Avec le marketing, la formation a besoin d’organiser l’agilité formative, réagir pour être capable de diffuser en temps réel le changement opérationnel… diffuser mais surtout être intégrée par l’apprenant. Les early adopters interviennent dans les pilotes de formation qui change de statut, passant d’un outil d’évaluation pédagogique à un outil de communication en faisant des early adopters leurs ambassadeurs.

 

Comment choisir ses early adopters ?

Il y a deux techniques complémentaires. La première consiste à identifier les early adopters existants, avec l’idée qu’il s’agiraient de possibles talents, éveillés à l’innovation, pour ensuite les mobiliser. La seconde consiste à créer ses propres early adopters en transformant certains collaborateurs en aventuriers de la formation. C’est un changement culturel, créer une culture du changement et de l’adaptation, construire des routines du changement entre pairs… La meilleure technique finalement de transmission, l’âge du faire et de l’imitation sociale. Une émulation qui permet l’animation de la sagesse des foules pour reprendre le titre de l’ouvrage de James Surowiecki ou l’intelligence collective…

 

On a les early adopters que l’on mérite.

C’est tout l’enjeu des espaces nouveaux de création de formation avec des écosystèmes plus ou moins collaboratifs. Chaque entreprise recherche un modèle propre de transformation, avec des innovations sociales intéressantes comme par exemple, les nouvelles articulations université interne-école métier ou l’émergence des incubateurs internes. Le monde de la formation bouge, reste à savoir qui seront les responsables de formation capable d’organiser et de piloter le changement de la formation. Autrement dit, qui seront les responsables de formation early adopters ?

 

Stéphane Diébold a mis son expérience au service de l’innovation pédagogique et de la performance en entreprise, au sein de TEMNA dont il est le fondateur depuis 2003. Associatif, il a assumé des responsabilités dans une dizaine d’association, essentiellement formatives, et est aujourd’hui président fondateur de l'AFFEN (Association française pour la Formation en entreprise et les Usages numériques). 

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