Elles ne seraient que 6 % de petites entreprises à articuler recours important à la formation, stratégie économique et carrière de leurs salariés. En 2010, elles sont néanmoins 72 % à avoir organisé au moins une formation pour un de leurs salariés. « L’investissement en formation continue décroît avec la taille de l’entreprise », commente Isabelle Marion-Vernoux, auteur du document publié par le Céreq. Ainsi, 90 % des entreprises de 50 à 249 salariés ont organisé une formation pour leurs salariés. Un différentiel parfois expliqué par le fait que les petites entreprises recourraient plus à la formation en situation de travail, aux rotations de poste ou encore à l’autoformation. Sauf que, dans les faits « les formations en situation de travail ont concerné, en 2010, 8 % de leurs salariés », rétorque l’auteur. Reste les apprentissages informels. « Les trois quarts des salariés déclarent que leur activité implique d’apprendre des choses nouvelles », reprend Isabelle Marion-Vernoux. Parmi les facteurs propices à l’apprentissage : le fait de travailler dans un collectif, de faire face à des imprévus ou de se conformer à de nouvelles normes ou un changement de réglementation. L’auteur relève ainsi cinq typologies d’entreprises, au regard de leur rapport à la formation.

Des entreprises peu ou pas formatrices

Il y a d’abord les entreprises non formatrices. Elles sont ainsi 28 % à n’avoir formé aucun salarié en 2010, sous quelque forme que ce soit. Une situation non conjoncturelle, plutôt due à l’absence de besoin pour certaines. Celles-ci recrutent des personnes déjà qualifiées ou axent leurs efforts sur la formation initiale et l’apprentissage. Cela est particulièrement vrai dans le bâtiment et l’hôtellerie-restauration. D’autres affirment clairement manquer de ressources : charge de travail trop importante, manque de temps, voire de moyens financiers.
Les entreprises peu formatrices représenteraient 32 % des petites entreprises. Un quart de leurs salariés ont suivi une formation en 2010. La motivation première relève de l’adaptation au poste de travail. Elles n’ont généralement pas de réelle politique formation, pas d’entretiens professionnels et peinent à évaluer leurs besoins.

Des entreprises impliquées dans la formation

Viennent ensuite les entreprises affichant une politique formation structurée et caractérisées par un recours important à la formation (28 %). « Ces entreprises diffusent largement de l’information sur la formation et organisent le recueil de besoins des salariés », confie l’auteur.
Pour 6 % d’entreprises, « la politique formation est totalement intégrée à la politique de gestion des ressources humaines et à la stratégie économique », poursuit Isabelle Marion-Vernoux. Ici, la formation constitue à la fois un outil de gestion des carrières et des mobilités, mais également de fidélisation et de motivation des salariés. Parmi les facteurs propices au développement de la formation : des changements technologiques et organisationnels, des méthodes de résolution de problème, l’application de normes qualité, etc.
Enfin, les entreprises les plus formatrices (6 %) appartiennent en grande partie au secteur tertiaire, avec une surreprésentation d’employés. Au programme : diffusion d’information, entretiens individuels, recours au DIF, formation hors temps de travail…
Reste que 60 % de petites entreprises forment peu ou pas, au motif qu’elles n’en ressentent pas le besoin. Se pose alors toute la question des moyens à mettre en œuvre « pour susciter leur appétence pour la formation, comme il a longtemps été question d’accroître celle des salariés », conclut l’auteur.

Brice Ancelin

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