Comment est né ce programme ?

Le programme de formation professionnelle "Expertise partagée" est né d’un constat : face à une population d’experts vieillissante, il existe un certain nombre de savoirs spécifiques, détenus par peu de personnes. Le transfert de ces compétences est donc une priorité majeure en termes de RH et de business. Nous avons donc décidé de professionnaliser au transfert de compétences les salariés concernés.

Comment avez-vous construit ce programme ?

Nous avons identifié les détenteurs de compétences rares en interne et nous avons bâti un programme pilote, avec des modules de formation, des consultants pour les accompagner. Ce pilote est organisé sur 70 heures avec, en fin de parcours, une certification interne à la clé. Les modules de formation doivent permettre aux stagiaires de renforcer leurs compétences de formateur interne, tant en matière d’ingénierie pédagogique que d’animation de formation, en tant que mentor et tuteur ; trois positionnements différents et qui sont fonction du public auquel on s’adresse pour transférer des compétences. Le programme pilote, qui s’est déroulé du 31 mai au 31 décembre 2010, a été financé par le FSE (Fonds social européen). Les prochains seront financés par les dispositifs prévus par la branche. 

Et une fois certifiés, quelle est la suite pour ces salariés ?

Une fois certifiés, ils ont tout en main. Ils sont autorisés à transférer leurs connaissances. Nous leur conseillons de l’inscrire dans leurs objectifs pour se dégager du temps. Un certain nombre de personnes s’est déjà engagé sur cette voie. Deux personnes (sur 12 certifiées à l’issue du programme pilote, ndlr) sont même régulièrement sollicitées par Alstom Université pour venir valider des parcours de formation.

Avez-vous formalisé, organisé le suivi de ces transferts de compétences ?

Pour l’heure, nous n’avons pas mis en place de programme structuré pour vérifier que chacun s’est bien engagé dans la démarche à l’issue de la formation. Nous ne sommes pas sûrs que pour l’instant il soit très judicieux de tout processer. Nous constatons un réel enthousiasme de la part des stagiaires et des candidats à la certification. Pour le moment, nous sommes encore en phase d’expérimentation et nous souhaitons aussi laisser vivre et évoluer le dispositif dans l’entreprise au gré des expériences. Mais il sera certainement judicieux de réaliser une évaluation à froid au bout d’un an, pour matérialiser les résultats de ce programme.

Justement, avez-vous déjà apporté des évolutions à ce programme ? Quelle est la suite prévue ?

Nous avons organisé des retours d’expérience pour les premiers stagiaires. Il en est ressorti que nous devions ajouter ou renforcer des modules sur la gestion des personnes difficiles (les salariés qui rejettent ou qui refusent cette transmission de savoir) et sur la gestion des temps et des priorités (pour que les personnes certifiées s’organisent plus facilement entre leur activité opérationnelle et cette transmission des connaissances). La prochaine session commencera début octobre et se finira en mars 2012.

Propos recueillis par Brice Ancelin

Déposez gratuitement
vos besoins de formations