Souvent synonyme de « choc culturel à l’envers », le retour au pays est un moment fort dans la vie d'un expatrié. La gestion de ce cap est encore trop souvent négligée par les entreprises, comme nous l’explique Jean-François Goxe, responsable des formations au commerce international à la Cegos. A quelles problématiques sont confrontés les expatriés à leur retour en France ? - Tout dépend de la zone géographique et de la durée d'expatriation. Le retour peut d’abord se révéler difficile sur le plan du management. Prenons l’exemple d’un manager qui a été en poste trois ans en Asie. Il aura pris pour habitude de toujours vérifier l'avancée des dossiers auprès de ses collaborateurs car, pour des raisons culturelles, on ne répond jamais « non » à un supérieur dans ces pays. S’il continue cette pratique en France, il risque fort de créer au sein de ses équipes un climat d’intrusion et de suspicion. La seconde problématique est d’ordre réglementaire. Un manager expatrié qui revient en France pour y prendre un poste de direction générale aura sans doute besoin d'une remise à niveau sur toutes les questions liées notamment à la réglementation. Quelles sont les solutions proposées par les organismes de formation ? - Pour les problématiques managériales, une formation d’une semaine permet de rappeler efficacement le comportement que l'on est en droit d'attendre d'un manager en France. En matière de réglementation, un directeur logistique aura tout intérêt à suivre une formation sur les questions douanières qui évoluent en permanence. Idem pour la comptabilité, la fiscalité, le droit social… Pour ce qui est des techniques, les organismes de formation ne pourront pas apporter de réponses pertinentes lorsqu’il s’agit de former à un matériel spécifique utilisé dans l’entreprise. Il faut alors s'orienter vers une solution interne. En revanche, si on parle de techniques commerciales ou marketing, il est possible d’effectuer une remise à niveau et de découvrir les nouveaux outils qui ont pu faire leur apparition dans l’entreprise durant le séjour à l’étranger de l’expatrié. Quand faut-il programmer ces formations ? Dès le retour ? Un peu plus tard ? - L'idéal est de les suivre le plus tôt possible. Le problème est que les entreprises ont tendance à négliger la question du retour qui, pour elles, se passera sans anicroches. L’expérience montre qu’elles ont souvent tort. Yves Rivoal

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