Comment améliorer l'employabilité des non-cadres ? L'exemple de Danone

Share |

Entretien avec Laurence Kopelman, coordinatrice du projet Evoluance au sein du groupe Danone.
Novembre 2007, Danone reconduit son programme de formation Evoluance jusqu'au 31 décembre 2009. Né d'une convention tripartite entre l'entreprise, le ministère de l'éducation nationale et l'AGEFAFORIA (OPCA des industries agro-alimentaire pour la formation) en juillet 2003, le programme vise à améliorer l'employabilité des premiers niveaux de qualification.

Comment est né le projet Evoluance ?
Nous avons observé la physionomie de nos salariés. Sur 11 000 personnes, nous comptons plus de 8 000 non-cadres d'une moyenne d'âge de 43 ans. La plupart d'entre eux a été embauchée jeune et 9 à 10 % sont illettrés. Partant de ce constat, nous avons décidé de réaliser plusieurs types de formations.
Une première contre l'illettrisme : le CFG (Certificat de formation générale). Cela correspond à l'ancien certificat d'étude. Nous avons ainsi mené des formations, depuis 2004, sur le français, les mathématiques, la vie sociale et professionnelle (il s'agit des mêmes matières que les domaines fondamentaux des CAP).
D'autre part, nous avons mis en place un certain nombre de CQP (Certificat de qualification professionnelle). Enfin, par le biais de la VAE (Validation des acquis de l'expérience), nous travaillons sur plus de cinquante diplômes, du CAP au bac +5. Mais, la majeure partie de notre population est formée du CAP au BTS.
Aujourd'hui, nous comptabilisons 933 personnes formées sur les 8 000 non-cadres, soit plus de 10 % de la population concernée. Le bilan est donc plutôt positif.
Sans oublier qu'un certain nombre de salariés disposait déjà du diplôme adapté à son métier. Quelle va être l'évolution de ce programme ?
A l'avenir, le programme Evoluance concernera des formations plus qualifiantes que diplômantes. L'enjeu est de s'adapter aux nouvelles organisations et aux nouvelles machines.
Dans les dix prochaines années, nos salariés vont rencontrer l'équivalent des quarante ans d'évolution qu'ils ont déjà connu. Donc pour continuer à travailler avec eux, il faut que nous soyons à la pointe et qu'ils comprennent cet enjeu.
Il existe aujourd'hui des emplois non automatisés qui vont le devenir. Par exemple, sur les sites où nous fabriquons des biberons pour les maternités, un certain nombre de salariés travaille sur la sécurité, pour identifier d'éventuels défauts de qualité. A ce niveau, il s'agit de micro-déchets et, jusqu'alors, il n'existait pas de machine pour faire ce travail. Mais cela va changer.
Ces personnes, formées au CFG, ont toutes eu leur diplôme. Donc, maintenant, nous allons les former afin qu'elles puissent conduire des machines automatisées.
Quel sens donner à ce programme ?
Aujourd'hui, nous souhaitons continuer à travailler avec nos salariés. Mais il est vrai qu'ils ne sont pas mariés avec l'entreprise à vie. Près de 60 % d'entre eux évoluent. Ils ont donc tout intérêt à pouvoir justifier de leurs qualifications et de leurs compétences.
Avec ces formations, en plus de la mission sur leur poste actuel, ils comprennent mieux les enjeux autour de ce poste et de l'entreprise en général. Ils développent des qualités rédactionnelles, ils élargissent leur savoir-faire. Disposer d'un CAP permet d'exécuter plus de tâches et de passer un bac pro. Il s'agit d'une dynamique d'apprentissage et d'évolution. Nous entrons dans une réelle démarche de GPEC.
En termes d'objectifs, nous souhaitons parvenir à 1000 salariés formés fin mars 2008. Et, à plus long terme, nous espérons passer à 2000 dans quelques années.
Propos recueillis par Brice Ancelin
http://www.danone.com


Lire aussi sur FormaGuide : - La formation du personnel non cadre en question

à lire également

Dans la même rubrique

RECHERCHER UNE FORMATION

AEC logo


Recherche guidée thématique

Recherche par thème :