Des freins à la formation des TPE

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Le 10 décembre 2009, Intergros, l’Opca des métiers du commerce de gros et international, présentait son étude sur les "Pratiques et besoins en formation dans les TPE du commerce interentreprises". L’occasion d’identifier les besoins des TPE en la matière, mais également les obstacles à un recours plus large à la formation.
- Dans les TPE du commerce interentreprises, une TPE sur cinq forme et un salarié sur six y est formé, apprend-on à la lecture de l’étude menée par Intergros. C’est encore trop peu. C’est pourquoi l’Opca des métiers du commerce de gros et international a décidé de lancer son enquête. Une enquête menée spécifiquement auprès de 1040 entreprises adhérentes de l’Opca et n’ayant pas exercé de demande de financement de formations depuis 3 ans.
Pourtant, ces TPE affichent un fort intérêt pour la formation : 80 % des dirigeants interrogés la considèrent comme essentielle ou utile et 68 % estiment qu’elle représente le meilleur moyen d’acquérir de nouvelles compétences. Si les dirigeants se montrent intéressés mais qu’ils ne forment pas, c’est donc qu’il existe un certain nombre de freins à la formation pour ces entreprises.
Une information peu consultée
- En premier lieu, la contribution formation versée à l’Opca est vécue comme une charge et non un investissement pour 65 % des sondés. « Il y a une grosse pédagogie à mener à ce niveau », commente Didié Raiffé, directeur administratif et financier (DAF) de l’Opca. Une pédagogie qui passe, notamment, par la diffusion d’information. Et, pour l’heure, l’information diffusée par Intergros auprès de ses adhérents, bien qu’abondante, demeure peu consultée. Les CCI et la chambre des métiers représentent la première source d’information des TPE, devant Intergros. Pas moins de 84 % des sondés ne consultent pas le site Internet de l’Opca et moins de la moitié connaissent son offre de services.
Les centres d’intérêt de ces TPE en matière d’information se situent essentiellement autour de la documentation sur les dispositifs de formation (63 %) et sur les formations organisées et financées par Intergros (60 %). Didié Raiffé regrette que les diagnostics de besoins en formation intéressent peu (14 %). « C’est un axe que nous comptons pourtant continuer à développer », indique le DAF.
Une formation informelle
- Autre surprise de cette enquête : 49 % de ces TPE déclarent former. Mais cette formation se veut essentiellement informelle, par le biais d’un fournisseur ou de la formation interne. « Il s’agit d’une piste à creuser pour que cette formation puisse entrer dans un vrai cadre », note Didié Raiffé, pour qui cette donnée atteste de l’accompagnement important des salariés au sein des petites entreprises.
En fait, les TPE rencontrent deux difficultés pour envoyer leurs salariés en formation : une activité qui ne permet pas de libérer les salariés et une offre inadaptée (contenu, coût et connaissance de l’offre). Ainsi 31% des TPE rencontrent des difficultés pour trouver un organisme de formation et 43 % pour trouver la formation adaptée à leurs besoins. Une difficulté liée « au grand nombre d’organismes existant », estime Didié Raiffé.
En dernier lieu, si ces entreprises connaissent bien le Dif (68 %), le bilan de compétences (62 %) et la VAE (50 %), l’entretien professionnel, le contrat et la période de professionnalisation le sont moins.
Outiller et orienter les TPE
- Face à ce constat, Intergros annonce le lancement d’un plan d’action en 3 axes annoncé pour début 2010, dont un premier bilan sera opéré fin 2010.
Le premier axe vise à formaliser les pratiques de formation interne et structurer la gestion des ressources humaines. Comment ? En encourageant les formations de tuteurs et formateurs internes, en élaborant un guide des bonnes pratiques de la formation interne ou encore en outillant les entreprises pour bâtir leurs fiches de postes et les aider à la conduite d’entretien et à l’évaluation des compétences.
Le deuxième axe consiste à développer l’information à destination des TPE, en particulier sur les dispositifs et l’offre de services. Pour ce faire, l’Opca prévoit de développer une base de données qualifiée et le lancement d’une newsletter trimestrielle à destination des TPE adhérentes de moins de 10 salariés.
Le dernier axe tend à adapter le contenu des formations via des partenariats avec les organismes de formation, le développement de réseaux d’organismes de formation et un renouvellement de l’offre. Une démarche qui pourra inspirer nombre d’Opca, tous appelés à orienter leur action à destination des TPE et des PME.
Brice Ancelin
Crédit photo : Fotolia.com

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