DIF et période de professionnalisation : les chouchous des PME...

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DIF et périodes de professionnalisation n'ont jamais eu autant de succès dans les PME. Le recours à ces dispositifs est-il un moyen trouvé par les PME d'adapter leur stratégie de formation à la conjoncture morose ? Les réponses d'Yves Hinnekint, directeur général d'Opcalia*. Comment se porte le marché de la formation dans les PME ? - Malgré la crise, les entreprises continuent de mobiliser fortement le DIF et les périodes de professionnalisation, ces deux dispositifs ne fléchissant pas par rapport aux années précédentes. Dans les secteurs les plus touchés, on assiste même à une explosion des demandes de formation ! Vous avez ainsi de plus en plus d’entreprises qui préfèrent former leur personnel plutôt que de recourir au chômage partiel. A l’inverse, le contrat de professionnalisation enregistre lui une chute de 35 % sur l'exercice en cours, notamment en direction des jeunes. Il pâtit directement de la contraction économique et de la baisse des embauches induite. Comment expliquez-vous cette augmentation des demandes de DIF et des périodes de professionnalisation ? - Cette réaction est à mon sens motivée par la crainte que la crise soit plus longue que prévue. Si je prends l'exemple de la bijouterie qui a enregistré une chute de 60 % de sa production, avec un an de produits en stock pour les bijouteries de la place Vendôme, la formation est un passage obligé. Si la reprise n'intervient pas dans les six mois ou un an qui viennent, les équipes risquent de perdre leur savoir-faire en matière de sertissage et de polissage de la pierre. La branche a donc initié un plan de formation très ambitieux pour que les entreprises du secteur préservent ce savoir-faire. Ce cas particulier illustre une tendance de fond : les entreprises préfèrent former pour préparer la reprise de l'activité, plutôt que licencier. Iriez-vous jusqu'à dire que la crise est bénéfique pour le marché de la formation ? - Je dirais plutôt qu'elle constitue un catalyseur ou un révélateur de formations. Depuis trois ans, nous accompagnons les entreprises sur trois thématiques prioritaires : la maîtrise des savoirs fondamentaux, la gestion des publics seniors et l'insertion des travailleurs handicapés. Les entreprises ont aujourd'hui parfaitement intégré ces dispositifs et les traduisent en actions de formation sur les bas niveaux de qualification. Nous avons par exemple initié la démarche 1001 lettres qui permet d'acquérir la maîtrise des chiffres et des mots afin de lire des documents usuels, de comprendre les consignes de sécurité... Nous sommes passés de 200 parcours de formation en janvier 2009 à 1 500 au mois de mai, avec 1 000 demandes supplémentaires en stock. Comment faites-vous pour gérer cet afflux de demandes ? - Nous sommes obligés de réguler en tenant compte de l'enveloppe qui nous est impartie, et d’aller chercher des cofinancements supplémentaires auprès du FUP, du Fonds Social Européen et du FNE formation. Nous avons également négocié des partenariats avec un certain nombre de régions (PACA, Alsace, Ile-de-France…) qui ont mobilisé des fonds territoriaux pour inciter les entreprises à former plutôt que licencier. Propos recueillis par Yves Rivoal * Opcalia est le 3ème organisme collecteur français au titre de la formation professionnelle. Lire aussi les autres articles publiés sur le sujet sur FormaGuide : - Le DIF, comment s’en sortir ? Par Didier Cozin - Dif : les ligne bougent - Nouvelles frontières : utiliser le Dif pour favoriser la mobilité - Sodexo et les Trophées du Dif : et de deux ! - Monter un catalogue spécial Dif dans son entreprise, mode d'emploi - La mairie de Cannes déroule le tapis rouge au Dif - Le Dif : état des lieux

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