e-learning : ce qui va doper le marché

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A l’approche de la nouvelle édition du iLearning Forum les 1er et 2 février prochains à Paris, Sally-Ann Moore, directrice du salon, organisait une conférence destinée à dresser un état des lieux du e-learning en France et à identifier les grandes tendances qui se dessinent pour 2011. Au programme : blended learning, social media, Learning management systems (LMS), classes virtuelles...
« Le marché français du e-learning est moins fort et moins grand qu’on le croyait, commence Sally-Ann Moore. Début 2000, les entreprises voyaient le e-learning comme un passage rituel indispensable pour être une entreprise moderne. Tout le monde faisait croire qu’il en faisait, et quand c’était le cas, le résultat était rarement probant. » La directrice du iLearning Forum poursuit : « Aux Etats-Unis, ce sont les éditeurs qui gonflent les chiffres sur le e-learning et les entreprises qui les rationalisent. Bizarrement, en France, on observe le phénomène inverse. »
Celle-ci étaye ses propos via les principaux résultats de l’étude (1) menée par le cabinet de conseil et d’études en e-learning, Féfaur, fin septembre 2010 auprès des principaux acteurs du marché. Un marché qui représente 144 millions d’euros en 2010, contre seulement 100 millions deux ans auparavant. Les prestataires demeurent des structures de taille modeste avec moins de 50 salariés pour la majorité et leurs principaux clients restent les entreprises (83 %), loin devant les particuliers ou l’éducation nationale. Cette dernière favorisant largement l’open source.
Sally Ann Moore résume : « La France a été très longue à venir sur ce marché qui demeure petit en Europe, mais qui est également le plus dynamique, notamment du fait de la récession économique accompagnée d’une certaine urgence de poursuivre le business et de l’effet DIF. »
Industrialisation du blended learning
Un constat partagé par Vincent Belliveau, directeur général EMEA chez l’éditeur Cornerstone OnDemand. Celui-ci constate que les grandes tendances observées sur 2009-2010 se confirment pour 2011 : accélération du développement du e-learning, industrialisation du blended learning, e-learning 2.0, omniprésence des certifications, portail collaborateur et self-service… Il commente : « Le e-learning géré en îlot ne fonctionne pas. Il faut l’intégrer à la politique de formation de l’entreprise. D’ailleurs, la plupart des entreprises ont compris qu’il fallait planter le e-learning dans une réflexion plus vaste autour de la formation. »
Sur la question du portail collaborateur et du self-service, Vincent Belliveau estime qu’en France, l’administration de la formation reste très centralisée. Il précise : « Nombre d’entreprises ne perçoivent pas l’intérêt de laisser aux salariés la latitude de choisir sa formation, même si certaines commencent à changer sur ce point. »
Quid des médias sociaux ?
A ces grandes tendances, il faut également ajouter l’intégration des classes virtuelles aux dispositifs de formation mixte et du mobile learning. Des tendances émergeantes qui ne sont pas encore en phase de généralisation. « Mais on commence à voir des formations sur téléphone mobile, par exemple, pour former rapidement un grand nombre de personnes à une nouvelle réglementation dans le secteur bancaire. Cette tendance démarre lentement, mais ne va pas s’arrêter », selon Vincent Belliveau.
En revanche sur la question de l’intégration des médias sociaux à la formation, Sally Ann Moore ne voit pas encore d’usage réel. « Les entreprises voient encore ça comme un jouet et une perte de temps, sans grande utilité pour l’apprentissage, note-t-elle. Avec la génération Y, si nous arrivons à travailler dans le monde de l’apprentissage sur la gratuité et le partage, alors peut-être pourrons-nous l’utiliser. »
A côté du e-learning, Vincent Belliveau observe également des phénomènes de validation sur le terrain par une personne physique cette fois, et non par une machine. « Le mobile learning va aussi permettre de mesurer ses connaissance en temps réel », ajoute le directeur général pour qui les dispositifs en présence « permettent aussi de donner une visibilité aux collaborateurs sur les métiers accessibles demain dans l’entreprise et sur les formations possibles pour y parvenir ». Des dispositifs qui voient leur intégration facilité et affinée dans les SIRH (Système d’information ressources humaines).
Les langues en tête
Finalement, le secteur qui tire le mieux son épingle du jeu en matière de e-learning est peut-être celui des langues. « Ce secteur a une assez longue histoire avec le e-learning, argue Alan Nobili, directeur général de Digital Publishing. Le contenu pour les langues est assez mature et cela fait déjà une dizaine d’années que nous travaillons sur le blended learning. » Celui-ci note également la forte utilisation du téléphone comme moyen de formation en langues en France. « Une particularité bien française », ajoute-t-il. A côté du téléphone, le directeur général de Digital Publishing relève surtout une multiplication des outils de formation : cours en ligne 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, classes virtuelles, systèmes de réservation de cours en ligne, tutorat, mobile learning etc. Peut-être des exemples à suivre et à adapter aux autres domaines de formation pour accompagner le développement du e-learning…
Brice Ancelin
Crédits photo : Fotolia.com
(1) Voir l’article publié sur FormaGuide à ce sujet : e-learning français : un marché faible mais en forte croissance

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