Formation continue : accès et financements

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Retour sur les fiches thématiques issues de la publication "Formations et emplois", édition 2011, rendues publiques le 15 novembre dernier sur le site de l'Insee*. Au programme : taux d'accès à la formation selon les profils et modes de financements.

Pas facile de se défaire des vieilles habitudes... Selon les dernières fiches thématiques publiées par l'Insee, « 21 % des adultes de 25 à 64 ans ont suivi au moins une formation au cours des douze mois ayant précédé l’enquête ». Mais selon l'âge, le niveau de diplôme initial, la taille de l'entreprise ou encore le secteur d'activité, tous les salariés n'ont pas un accès égal à la formation professionnelle continue.
Ainsi, après 45 ans, les probabilités d'avoir suivi une formation décroissent sensiblement, quand à 55 ans et plus, la probabilité devient carrément très faible. Confrontée à plus d'opportunités de formation, la population active se forme plus que la population inactive. Et plus l'entreprise est grande, plus les salariés ont de chances de suivre une formation : selon cette étude, 16 % des salariés ont eu accès à la formation dans les entreprises de moins de 20 salariés, contre 34 % dans les entreprises de 500 salariés et plus. Les secteurs de l'enseignement, de la santé et de l'administration publique forment également plus que ceux de l'agriculture, de la construction ou encore de l'hôtellerie et de la restauration.Les cadres et techniciens, déjà diplômés de l'enseignement supérieur, ont également plus accès à la formation que les ouvriers non diplômés de l'enseignement supérieur. 


Coûts pédagogiques


Côté demandeurs d'emploi, ils sont 555 500 à avoir suivi une formation en 2009, soit 5 % de moins qu'en 2008. Les coûts pédagogiques sont majoritairement pris en charge par les régions (62 %), devant Pôle Emploi (14 %), l'Etat (12 %) et les autres institutions de type départements, Agefiph ou Opca (12 %)... Les auteurs expliquent : « Les entrées dans les dispositifs de formation financés par l’État baissent depuis les années 1990, les compétences en matière de formation professionnelle ayant été progressivement transférées aux régions, notamment à l’occasion de la loi quinquennale pour l’emploi de 1993 et de la loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales. L’État recentre son action sur la lutte contre l’illettrisme, avec la création en 2009 d’une formation aux compétences fondamentales (le programme « Compétences clés »), et sur la formation des publics spécifiques (travailleurs handicapés, migrants, détenus). »

 

Rythme de croisière pour la VAE

 

En 2009, pas moins de 117 000 diplômes ont été délivrés au titre de la formation continue (30 % de diplômes de l'enseignement secondaire et 70 % de diplômes de l'enseignement supérieur), soit une hausse de 44 % depuis 1998.

Le CAP « est le premier diplôme du secondaire obtenu par la voie de la formation continue », précisent les auteurs. Dans l'enseignement supérieur, les deux diplômes professionnels dominants sont la licence professionnelle et le master professionnels, qui devancent un Diplôme d'accès aux études universitaires (DAEU) encore très populaire. 

Pour accéder à ces diplômes, certains stagiaires choisissent la Validation des acquis de l'expérience (VAE). Un dispositif qui « semble avoir atteint son rythme de croisière », selon les auteurs. Même si ces derniers identifient « des marges de progression », via certains ministères qui mettent progressivement de nouveaux diplômes sur le marché (Affaires sociales et Santé) ou d'autres qui se sont ouverts tardivement à ce dispositif. Reste qu'en 2009, 32 000 candidats ont obtenu une certification ministérielle par la voie de la VAE. « Soit le total le plus élevé depuis la mise en place du dispositif », confient les auteurs. Un dispositif particulièrement utilisé par les femmes et les salariés en poste.
 

 

Entreprises : 1ers financeurs

Les entreprises demeurent les principaux contributeurs de la formation professionnelle continue en France. Un effort « très inégalement réparti selon la taille et le secteur d'activité » des organisations. Ainsi, à titre d'exemple, en 2008 les entreprises de 10 à 19 salariés dépensaient en moyenne 1,3 % de la masse salariale en formation, contre 3,9 % pour les entreprises de plus de 2 000 salariés. Un taux qui peut dépasser les 5 % dans les secteurs du transport aérien, de la cokéfaction et du raffinage ou encore de la production et de la distribution d'électricité.
Les auteurs soulignent le (trop) faible recours au DIF : 5,5 % de salariés concernés dans les entreprises de 10 salariés et plus du secteur privé en 2008, pour 23,5 heures par bénéficiaire.

Néanmoins, entre 1974 et 2008, le taux d'accès à la formation des salariés est passé de 17,1 % à 43,5 %, avec une moyenne de 62 heures de formation par stagiaire en 1974, contre 29,2 heures en 2008. Une formation qui serait donc mieux répartie entre les salariés sur le long terme. Même si, comme le monte l'étude, un certain nombre d'efforts reste à faire.

Brice Ancelin

 

 

Crédits photo : Fotolia.com

 

 

* Réalisées par la contribution du Centre d’études et de recherche sur les qualifications (Céreq) et de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) du ministère de l’Éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative et celle de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère du Travail, de l’emploi et de la santé. 

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