« Un niveau de satisfaction quant aux formations suivies toujours très élevé ». Voilà le premier constat opéré par les auteurs de l’étude Cegos. Et pour cause, le niveau de satisfaction (très satisfait ou plutôt satisfait) exprimé par les salariés européens interrogés atteint les 94 %. Des salariés qui jugent les formations plutôt efficaces pour le développement des compétences (95 %). Voilà pour le côté à moitié plein du verre. Car l’enquête révèle aussi certaines disparités selon les pays, les tailles d’entreprises ou les catégories socioprofessionnelles (CSP). Ainsi, les cadres seraient plus nombreux à juger positivement les formations que les ouvriers ou les techniciens et agents de maîtrise. Et ce, en particulier sur le fait d’acquérir de nouvelles compétences utiles pour le travail en entreprise ou au regard de l’adaptation des objectifs et des contenus des formations aux besoins exprimés.  Globalement, les salariés, comme les DRH britanniques et allemands seraient plus positifs que les Français ou les Espagnols. Les sujets concernés ? L’identification des compétences dont l’entreprise a besoin, l’information des salariés autour des programmes de formation, la possibilité offerte aux salarié d’exprimer leurs besoins en matière de formation…

DRH et salariés : le grand décalage ?

Selon les pays, les sources d’information sur la formation professionnelle varient : plutôt le manager en Grande-Bretagne et la DRH ou le responsable formation en France.  « Dans le premier cas, on peut parler de relation manager/collaborateur qui échappe un peu au RH, note-t-on chez Cegos. Alors que dans le second, le DRH est la principale source d’information, mais avec parfois des difficultés à donner du sens. » Des DRH parfois un peu en décalage avec leurs salariés. Ils sont ainsi 54 % à affirmer l’existence d’un entretien avant la formation avec le manager pour en préciser les objectifs, contre 24 % des salariés ; 40 % à mentionner un entretien au retour de la formation pour décider d’un plan de mise en œuvre des connaissances acquises contre 22 % de salariés ; 41 % à affirmer que le manager aide à la mise en œuvre des connaissances acquises contre 19 % des salariés.
Un décalage qui se retrouve aussi sur les motivations des salariés à suive une formation. La formation serait ainsi avant tout une façon d’augmenter ses revenus ou d’obtenir une promotion pour 69 % des DRH (contre 52 % des salariés), alors que les salariés évoquent en premier lieu la possibilité de s’épanouir sur le plan personnel et professionnel (70 % contre 60 % de DRH).

De nouvelles modalités qui montent  

Des salariés qui se révèlent aussi de plus en plus ouverts aux nouvelles modalités de formation, selon les auteurs de l’étude. Si la formation en présentiel est toujours la modalité la plus usitée (dans 93 % des cas), la formation à distance gagne 9 points par rapport à 2011 (51 %) et la formations mixte 11 points (37 %). Le tutorat et le coaching sont également en légère progression de 2 points (39 %). Concernant les médias sociaux, « chaque pays a sa préférence », remarque-t-on chez Cegos : les modules e-learning pour l’Allemagne et l’Espagne, les outils collaboratifs et de partage pour la France, les podcasts et la vidéo pour l’Italie… Contrairement aux idées reçues, ces outils, ainsi que les wiki et les blogs, « concernent tous les âges, tous les niveaux de diplômes et toutes les CSP », commentent les auteurs. Parmi les tendances remarquables, « les serious games et le mobile montent particulièrement en puissance », d’après l’étude. Une montée en puissance qui ne doit pas faire oublier l’importance de l’humain en formation. Malgré ces évolutions et le fait que les DRH misent sur une formation future en juste à temps et en tout lieu, la formation en salle comme à distance fera difficilement l’économie de l’accompagnement humain. Et ce, qu’il soit formateur, tuteur ou coach.

Brice Ancelin

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