Former ses candidats à l’expatriation

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S’il est un domaine où l’entreprise ne peut se passer de formation, c’est bien celui de l’expatriation. Culture, logistique, juridique et fiscal… Retour sur les fondamentaux de ces formations indispensables à une expatriation réussie.

En matière d’expatriation et de formation, il y a d’abord les basics. En premier lieu, les futurs expatriés attendent des informations sur le lieu de destination. « Les stagiaires se sont souvent renseignés sur des blogs dédiés et plus généralement sur un ensemble de sites sur Internet, explique Catherine Vialon, directrice générale d’Agéine conseil et formation. Mais nos formateurs ont tous vécu à l’international. Ce n’est pas quelque chose que l’on trouve dans les livres. Nous donnons aux stagiaires des adresses, des sites web qui correspondent à l’endroit où ils vont aller et qui ne ressortent pas forcément dans les premières pages de Google. » Ces formations sont aussi l’occasion d’acquérir « des connaissances sur les enjeux politiques et géostratégiques du pays de destination », selon Patricia Glasel, directrice de Berlitz consulting. Catherine Vialon ajoute : « Les stagiaires sont souvent demandeurs sur l’aspect culturel, mais une fois en formation, ils prennent conscience de l’importance du juridique et fiscal : le contexte économique, les grandes figures de l’économie du pays d’accueil etc. »

Apprendre à se connaître

Le maître mot des formations à l’expatriation est bien entendu l’interculturel. « Il existe beaucoup d’idées reçues ou de méconnaissance sur le management interculturel, note Patricia Glasel. On a trop souvent réduit l’apport d’information sur les pays à ce que je ne dois pas dire, comment je tends ma carte d’identité… Mais l’expatriation est avant tout un acte de développement des compétences internationales. » Un acte qui passe d’abord par la connaissance de ses propres comportements, de son identité profonde, pour pouvoir ensuite les mettre en résonance avec la culture du pays d’accueil. « Il faut déjà comprendre comment je suis perçu en tant qu’individu qui appartient à un groupe culturel, exposé à des individus issus d’un autre groupe culturel », argue Patricia Glasel. Et de reprendre : « Il faut comprendre en quoi le cartésianisme a un impact sur votre mode de management. Ensuite, vous allez explorer comment d’autres cultures ont développé d’autres valeurs, d’autres comportements sur la façon de s’organiser, de recruter, de négocier… » Un véritable « jeu de miroir entre ma façon de faire et d’autres façons de faire », soutient la spécialiste.

Former conjoint… et enfants !

L’autre élément essentiel dans l’expatriation concerne la famille. « Les candidats à l’expatriation doivent prendre conscience que la vie familiale ne sera plus la même », indique Catherine Vialon. Selon Patricia Glasel, « 75 % des échecs sont liés au conjoint. Il doit faire partie prenante des formations pour apprendre à affronter le choc culturel, les enjeux liés à l’adaptation. Il faut le hisser, non pas en suiveur, mais en partenaire de la mission, avec des objectifs, des compétences à acquérir. » Celle-ci regrette également l’absence de formation pour les enfants. Elle appuie : « C’est la structure familiale entière qui joue dans le succès de la mission. »
Enfin, s’il est utile de le rappeler, les deux professionnelles insistent sur l’importance d'anticiper dès le départ de la mission les conditions du retour dans le pays d’origine.
Brice Ancelin

Crédits photo : Fotolia.com

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