Groupe PSA : former plutôt que licencier

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Selon l’Insee, 146 000 salariés ont été mis au chômage partiel technique au 4e trimestre 2008, un chiffre trois fois supérieur à celui du trimestre précédent. Pour faire face à cette explosion, l’Etat et les régions se mobilisent pour inciter les entreprises à favoriser les départs en formation pendant les jours chômés. - Former plutôt que licencier. Cette supplique lancée depuis maintenant quelques mois par les pouvoirs publics aux entreprises commence à trouver des traductions concrètes. Alors qu’une convention entre l’Etat et l’Unedic vient de porter l'indemnisation du chômage partiel de 60 à 75 % du salaire brut, le groupe PSA Peugeot Citroën a lui décidé d’aller encore plus loin. Il vient de signer avec cinq organisations syndicales un accord qui va lui permettre de former ses salariés pendant les jours de chômage partiel, avec une indemnisation maintenue à 100 % pendant trois mois, renouvelable une fois. L'exemple PSA Peugeot Citroën - Le dispositif de formation durant les jours chômés est tout aussi ambitieux puisque le groupe PSA initiera collectivement et progressivement tous ses salariés aux méthodes du « Lean Industriel », un système de production qui privilégie la productivité et la réduction des coûts. En plus de ce cursus qui durera 70 heures, le groupe a décidé de faciliter les départs en formations professionnalisantes individuelles. Toujours pendant les jours chômés et avec une indemnisation à 100 %, mais cette fois dans le cadre du Droit individuel à la formation (DIF), les salariés pourront revoir leurs connaissances de base en français, calcul ou bureautique, ou bien suivre des formations liées aux métiers ou aux projets de mobilité interne du groupe. Un coût financier - Pour mettre en place ce double cursus, PSA Peugeot Citroën a augmenté de 30% son budget formation en 2009. Le groupe a également bénéficié du soutien de l’Etat avec qui il a signé une convention qui prévoit que ce dernier lui remboursera 5,08 € par heure perdue au titre du chômage partiel pour cause de conjoncture économique. En contrepartie, PSA Citroën s’engage à maintenir dans l’emploi les salariés concernés par la convention. Un plan "gagnant-gagnant" Au final, tout le monde semble gagnant. Les salariés conservent leur rémunération, l’Etat évite les licenciements et l’entreprise développe les compétences pour préparer l’avenir. Un cercle vertueux qui pourrait faire des émules si l’Etat accepte de soutenir les entreprises. Car sans ce soutien, le coût du dispositif demeure un réel obstacle. En plus de l’indemnisation complémentaire payée au titre du chômage partiel, les employeurs doivent aussi assumer les frais de formation et l’allocation de formation payée au salarié (50% de sa rémunération nette de référence). Un surcoût que les OPCA peuvent parfois prendre en charge, totalement ou partiellement. Yves Rivoal Les régions mettent la main au porte-monnaie Pour lutter contre la dégradation de leur marché de l’emploi et renforcer les compétences des salariés, les régions Alsace, Franche-Comté, Lorraine, Rhône-Alpes et Pays de la Loire ont décidé de voter des fonds d’urgence. La Lorraine a ainsi débloqué un million d’euros pour former 15 000 salariés en chômage partiel. Un million d’euros, c’est aussi la somme que l’Alsace va verser pour aider ses entreprises confrontées au chômage partiel. En Rhône-Alpes, l’enveloppe se monte à 1,7 million d’euros.


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