Intrapreneuriat : valorisez les talents qui sommeillent dans votre entreprise !

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Les entreprises sont actuellement plus que jamais à l’affût de nouvelles opportunités. Des opportunités qu’elles peuvent dénicher auprès des intrapreneurs qui sommeillent dans leur organisation comme nous l’explique Véronique Bouchard, professeur de stratégie et d'intrapreneuriat à EM LYON Business School. En préambule, pouvez-vous nous rappeler ce qu’est l’intrapreneuriat ? - Il se définit par l'adoption d'attitudes et de comportements entrepreneuriaux au sein d'organisations constituées. L'intrapreneuriat commence généralement par l'identification d'une opportunité d'affaires : un nouveau marché, un nouveau produit, une innovation ou une simple amélioration dans un processus. L’opportunité identifiée, l'intrapreneur, c'est-à-dire le collaborateur désigné pour gérer le projet, prend l'initiative de s'investir personnellement dans son exploitation. A quel type d’entreprises s’adresse-t-il ? - Le concept concerne toutes les entreprises dans un univers extrêmement changeant, où le patron ne peut pas toujours avoir une vision globale de tout ce qui se passe dans son organisation. Que faut-il mettre en place pour le favoriser ? - Il faut d'abord permettre à l'information de bien circuler dans l'entreprise. Les salariés doivent être au fait de l'évolution des marchés, de la concurrence, de la stratégie... Ensuite, tout doit être fait pour favoriser l’émergence d’une culture intrapreneuriale. Pour cela, l’entreprise doit clairement affirmer que tout le monde peut innover, prendre des initiatives, mais aussi se tromper. Tous les projets ne devenant pas des succès, le droit à l'erreur doit être permis. La mise en place d’un processus de sélection à toutes les étapes des projets, avec des règles du jeu connues et acceptées de tous, me paraît également indispensable, tout comme la constitution d’un réseau de parrains ou sponsors qui auront pour mission de soutenir, guider et conseiller les intrapreneurs. Un minimum d’investissement est nécessaire Une fois que ce cadre est fixé, comment le nourrir ? - Tout simplement en favorisant les échanges. Très souvent, une nouvelle idée prend corps parce qu'un collaborateur du marketing a, par exemple, discuté avec un ingénieur dans un laboratoire. L’entreprise doit également prévoir l’affectation de ressources supplémentaires. Dans les organisations où le contrôle budgétaire est extrêmement tâtillon, vous pouvez être certain qu'il n'y aura aucune initiative intrapreneuriale. Pour réaliser une étude de marché ou effectuer quelques voyages, il faut des budgets facilement accessibles. Et au fur et à mesure que le projet se développe, les équipes doivent disposer de ressources toujours plus importantes, notamment en matière d'allocation de temps. Quel rôle peut jouer la formation ? - Elle agit à plusieurs niveaux. Le premier a trait à la sensibilisation des managers. Une formation de deux ou trois jours suffit amplement pour leur exposer ce qu'est l'intrapreneuriat et quels sont les défis à relever. La formation doit également leur permettre d’aller chercher les compétences qui leur manquent. Et si le projet est ambitieux, l'intrapreneur aura besoin d’une vision globale et devra avoir la capacité de manager une équipe. Des sessions plus longues (3 semaines à l’EM Lyon, par exemple) sont alors conseillées. Propos recueillis par Yves Rivoal

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