Sans surprise, la première fonction RH externalisée par les entreprises demeure la gestion de la paie et des temps (34,7 %), devant le recrutement et la formation (17,3 %). Mais, au vu de la dernière enquête publiée par Demos Outsourcing et l’European outsourcing association (1), de nombreux facteurs laissent présager d'un accroissement de l’externalisation de la formation dans les années à venir. « La complexification de la législation autour de la formation fait qu’il est de plus en plus difficile de se mettre à jour sur les contraintes administratives, relève Fréderic Oru, directeur d’affaires chez Demos Outsourcing. Par ailleurs, d’abord engagée dans les entreprises informatiques, l’externalisation tend à se banaliser, y compris dans les RH. »
Des propos que confirment les chiffres avancés dans l’enquête : pour 70 % des sondés, la fonction formation est une fonction support comme les autres. Rien ne s’oppose donc, a priori, à son externalisation. Une externalisation qui pourrait même aider les services formation à remplir plus aisément leurs priorités, à savoir : assurer le développement des compétences pour répondre aux enjeux de développement (73,1 %), intervenir plus en amont dans la définition des besoins/développer l’ingénierie de formation (53,8 %) et développer le e-learning (30,8 %).
Réduction VS optimisation des coûts
Pour la majorité des professionnels RH interrogés, l’externalisation permet d’abord de confier les tâches de back-office et de se concentrer sur les tâches à valeur ajoutée (64,1 %), de réduire les coûts (53,3 %) et de bénéficier de conseils d’experts (41,3 %).
Mais plus qu’une réduction des coûts, les services formations souhaitant recourir à l’externalisation devront surtout s’attendre à une optimisation et une meilleure maîtrise de ces derniers. « Cela reste de la prestation intellectuelle, confie Fréderic Oru. Remplacer une personne en interne par une autre en externe ne représente pas un énorme gain. La vraie valeur ajoutée réside dans le conseil que va apporter le prestataire pour développer de nouvelles méthodologies pédagogiques et gérer son budget formation. Il s’agit d’apprendre à mieux acheter, à optimiser sa relation avec les Opca, à toucher des organismes que l’entreprise n’avait pas l’habitude de solliciter, etc. »
D’ailleurs, le premier facteur ayant déclenché l’externalisation, pour les sondés concernés, tient dans la décision de la direction générale d’optimiser le modèle économique (40,2 %). Viennent ensuite les changements organisationnels de l’entreprise et le repositionnement de la fonction RH au sein de l’entreprise.
Une question de stratégie
Car derrière l’externalisation de la formation se cache un autre enjeu pour la fonction formation et la fonction RH dans son ensemble. Il s’agit bien de renforcer leur rôle stratégique. « On n’attend plus les fonctions RH et formation sur la gestion administrative, mais bien sur le développement des compétences et les nouvelles pédagogies », explique Fréderic Oru. Il reprend : « Je travaille avec des entreprises qui ont mis en place des universités d’entreprise. Les RH travaillent tous les mois avec le comité stratégique du groupe pour définir les orientations stratégiques de ce dernier. Ils en déduisent les compétences nécessaires, adaptent leur plan de formation et développent des programmes pour rendre les salariés performants, avec une exigence de retour sur investissement. » Et pour les PME ? « Nombre d’entreprises restent dans une gestion administrative, répond le directeur d’affaires. Mais des solutions existent en fonction des besoins et des moyens de chacune. »
Brice Ancelin
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