La Cegos et Supélec s'allient pour former des 'Energy Manager'

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Avec la libéralisation totale du marché de l'électricité, les entreprises ont besoin d'Energy managers ou d'ingénieurs d'affaires. La Cegos noue un partenariat avec l'école d'ingénieurs, spécialisée dans le domaine de l'énergie électrique et des sciences de l'information, afin de former ces nouveaux profils.
« C'est la première fois qu'un organisme de formation professionnelle met en place un parcours diplômant avec une école d'ingénieurs », annonce Bruno Zefferi, directeur de Cegos Dirigeants. Mais l'enjeu est de taille : former les ingénieurs d'affaires pour les marchés de l'énergie, et notamment de l'électricité. La formation, qui débute en octobre 2007, débouche sur un mastère spécialisé de Supélec, accrédité par la Conférence des Grandes Écoles. Son coût : 15 000 euros. Sa durée : 60 jours, soit 420 heures de cours, auxquels s'ajoutent 8 heures d'apprentissage en e-learning, et 24 heures de conférence. Sans oublier le travail personnel, notamment la rédaction d'un mémoire. Les enseignements sont dispensés par une douzaine de consultants de la Cegos pour le côté opérationnel (marketing et commercial), d'une douzaine d'enseignements et d'une dizaine d'intervenants extérieurs (universitaires, ingénieurs...) de Supélec, pour l'aspect technique.
Bruno Zefferi précise : « Nous avons mis en place des cours autour de quatre axes : la technologie de l'énergie, le marché, l'économie et la gestion de l'énergie, l'approche du métier ingénieur d'affaires pour les sources d'énergie, et l'efficacité et la performance commerciale. »
De nouveaux enjeux
Avec la libéralisation totale du marché du gaz et de l'électricité, les Energy managers ou ingénieurs d'affaires des marchés de l'énergie ont une position de plus en plus stratégique non seulement auprès des fournisseurs mais également des entreprises clientes. En effet, la maîtrise de toute source d'énergie peut générer des économies considérables. Les experts en énergie ont leur rôle à jouer. Mais le vocable d'Energy manager regroupe des fonctions différentes chez le fournisseur, le consommateur ou le cabinet de conseil. Alors que le premier aura recours à des ingénieurs conseils spécialisés dans un secteur d'activité, le second sera davantage un acheteur spécialisé en électricité proche de la direction financière et le troisième un pur financier ou ancien trader capable d'être réactif par rapport au marché.
Chez le fournisseur, le métier a presque toujours existé. Mais aujourd'hui, outre la tarification appropriée à la consommation, l'Energy manager doit conseiller au mieux le client sur le volume (optimisation de la consommation). Il propose des services d'Energy management. L‘ouverture du marché a changé la pratique d'achat de l'électricité. Chez EDF, avant l'interlocuteur chez le client était un technicien, généralement le directeur technique du site. Aujourd'hui l'entreprise traite généralement avec le directeur des achats accompagné de ce dernier. Les Energy manager sont devenus de véritables spécialistes pour chaque secteur d'activité. Ils connaissent les process industriel afin de mieux orienter les clients et réaliser des économies d'énergie. Les ingénieurs d'EDF doivent donc apporter leurs connaissances techniques à ces nouveaux cadres au profil plutôt financier.
Du côté du consommateur, l'achat des sources d'énergie est en pleine révolution, surtout depuis la libéralisation totale pour les professionnels du marché de l'électricité et du gaz. Le rôle de l'Energy manager est moins un rôle de conseiller qu'un rôle d'informateur sur la situation du marché. Il doit surveiller l'évolution des prix et en informer la direction financière. Il doit posséder à la fois la culture achat et la culture trading. Mais la problématique du trading ne concerne dans la pratique que les plus grandes entreprises. Pour les PME-PMI, leur intérêt est de savoir s'il faut ou non changer de fournisseur.
Ce partenariat avec Supélec incite la Cegos à continuer dans cette voie en mettant notamment en place des partenariats pour couvrir entre autres le marché du gaz et celui des énergies renouvelables. D'ailleurs la formation mise en place comporte déjà un module sur les technologies concurrentes afin de mieux positionner en termes d'offre l'énergie électrique. Tout cela laisse présumer une course effrénée vers les sources d'énergie les plus rentables...et de plus en plus de besoins d'experts en la matière.
Christel Lambolez

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