On pourrait objecter qu’il existe déjà tout une série de formations gratuites, les formations informelles et/ou les formations aformelles, par exemple. Et la formation formelle ? Peut-on envisager la gratuité ? Les critiques tourneraient essentiellement sur le fait que compte tenu de l’organisation, la pédagogie et l’animation, il y a forcement un coût. Et cela est vrai, mais le coût n’est pas forcement à être supporté par l’entreprise. Imaginons, une politique de sponsoring ou du mécénat, suivant les sujets. Cela changerait la donne financière.
La première question qui vient à l’esprit, n’est pas tant si cela est possible que : « Qui accepterait de sponsoriser la formation d’une entreprise qui n’est pas la sienne ? ». Et bien, on pourrait d’abord citer tous les annonceurs qui veulent renforcer leur présence auprès de la cible des stagiaires. Supposons, par exemple, une entreprise de réparation automobile, il est fort à parier que Monroe, entreprise d’amortisseurs, serait intéressée a priori pour financer une formation : « comment réussir le montage d’amortisseurs ? » ou « Comment vendre plus et mieux des amortisseurs ? ». Il pourrait même apporter des ressources sur le contenu, voire sur l’animation, si on le lui demandait. C’est tout bénéfice pour lui… C’est d’ailleurs une façon efficace de renforcer les liens avec les fournisseurs qui deviendraient partenaires. C’est ce que l’on appelle le Partner Relationship Management (PRM) avec des retours d’expériences intéressants.
Mais, on peut aller plus loin et élargir le concept.
La formation est porteuse de valeurs. Sans aller jusqu’à les définir, nombre d’entreprise pourraient s’associer à ces valeurs. Prenons une marque dans le secteur papetier, bureautique… C’est une façon efficace de renforcer sa présence sur le segment, rien de plus normal. Des entreprises qui ne sont pas du métier pourraient chercher à s’approprier les valeurs positives de la formation. On n’est pas loin du positionnement de Mac Donald qui donne une chance à tous, et devient ainsi une entreprise d’insertion sociale.
Pour industrialiser la démarche, il faudrait une régie publicitaire, un organisme qui gère les espaces disponibles. Cela est d’autant plus facile que l’on connaît assez bien les stagiaires, surtout si l’on compare avec les espaces concurrents. La régie a donc un modèle économique viable. Et cette régie peut même être inter entreprise, pour assurer les effets de taille adaptée aux grandes campagnes. Ainsi un stage de management peut très bien être un bon outil de communication pour le lancement de l’ I- Pad, ou encore des supports pour Georges Clooney et Nespresso… Cela ne retire rien à la formation… bien au contraire. What’s else ?
La gratuité n’est en rien incompatible avec la gestion financière traditionnelle. Une fois que l’OPCA a défini les sommes qu’il propose de rembourser, le reliquat peut être financé par la publicité ou le sponsoring, voire même… la formation pourrait faire des profits ! On retrouve la vielle lune de transformer la formation centre de coût en centre de profit. Un comble tout de même que de voir la gratuité devenir rentable.
Enfin, la publicité peut même être un facteur d’innovation formative. On le sait, la publicité est friande d’événements, et la formation cherche de plus en plus à devenir des événements formatifs… Une nouvelle synergie n’est-elle pas a créer ? Si on y réfléchit… Quel joli coup de pub !

A propos de l’auteur Stéphane Diébold … Il a mis son expérience au service de l’innovation pédagogique et de la performance en entreprise, au sein de TEMNA (http://www.temna.fr) dont il est le fondateur depuis 2003. Associatif, il a assumé des responsabilités dans une dizaine d’association, essentiellement formatives, aujourd’hui Vice-président du GARF (http://www.garf.asso.fr) et de l’ETDF (http://www.etdf-fefd.eu/fr ) »

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