La formation professionnelle à l'épreuve de la crise

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Considérées en temps normal comme un excellent levier de motivation et de fidélisation des salariés, les politiques « formation » résisteront-elles à la crise ? Et à l'inévitable tentation de tailler dans les budgets ? Le point de vue de Bénédicte Magnin-Feysot, directeur de projet chez HR Valley, cabinet de conseil et formation en RH et management. En temps de crise, la formation est-elle toujours utilisée comme un moyen de motivation et de fidélisation des salariés ? - La fidélisation reste encore aujourd'hui un enjeu prioritaire, mais pour des populations ou des métiers très identifiés. Au-delà de ceux-ci, et si l'on se place du côté des salariés, la principale préoccupation en période de récession, c'est de garder son emploi. Les collaborateurs ont donc plutôt tendance à rester en poste en attendant que la tempête se calme, histoire de ne pas courir de risque. Pour ce qui est de la mobilisation, je pense que la formation a effectivement un vrai rôle à jouer, notamment à destination des managers qui doivent peut-être encore plus montrer à leurs équipes qu'il y a toujours un pilote dans l'avion et que l'entreprise maintient le cap dans la tempête. Comment les entreprises vont-elles, selon vous, réagir par rapport à cette crise ? - Dans les grandes entreprises qui n'hésitent pas à investir dans la formation, les arbitrages se font souvent en faveur des formations d'adaptation au poste de travail et aux besoins business. Ces deux volets sont généralement préservés car ils concernent l'efficacité globale. En revanche, les formations non directement liées au poste sont moins acceptées, sauf dans le cadre du DIF. En temps de crise, ce qui est priorisé, c'est la formation qui possède un impact direct sur le métier et le business.

Quid des PME et des TPE ? - Je pense que pour elles, les problématiques sont différentes. Leurs budgets formation sont traditionnellement minces, l'accès à la formation donc moins spontané. Crise ou pas crise, la question de la formation dans les TPE reste une question à part entière, qui fait d'ailleurs l'objet de réflexions actuellement. La restriction des budgets peut-elle constituer la seule réponse à la crise ? - Non, bien sûr. Au-delà des inévitables restrictions budgétaires, il y a de vraies réflexions à mener sur les objectifs de la formation, sur l'efficacité générale de la politique mise en place, sur l'articulation entre formation orientée sur le cœur de métier et la formation comme véritable outil de développement RH ou de développement de l'employabilité. Ce questionnement, les responsables formation doivent l'avoir en permanence, pas seulement en temps de crise. Ce point est d'ailleurs à mon sens crucial, parce qu'il garantit une meilleure flexibilité des ressources pour l'entreprise et sécurise les collaborateurs. Et c'est quand tout va bien que la formation peut véritablement intégrer cet enjeu. Propos recueillis par Yves Rivoal



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