Véritable levier de motivation, la VAE (Validation des Acquis de l'Expérience) a permis à différents responsables d'asseoir leur position. Un entretien avec Arezki Haddad, responsable de la gestion et du pilotage de la formation. Quelles ont les différentes actions de formation que vous avez mises en place ces dernières années ? Depuis 2004, le Club Med s'est repositionné sur le marché haut de gamme. Nous avons dû alors faire un bilan sur les compétences dont nos disposions en interne et sur celles que nous comptions acquérir. Nous avons donc mis en place des parcours de développement haut de gamme à l'encontre des commerciaux et de la population opérationnelle qui travaille au sein villages. Nous formons plus de 4% de notre masse salariale.
Nous avons opté pour la mise en place d'une école de formation sur notre village école à Vittel (Vosges) à destination aussi bien des GO candidats que des GO confirmés de notre vivier. Chaque année, le village de vacances est complètement dédié à la formation du mois de novembre au mois de mars. Sur le campus, les GO candidats suivent une formation de trois jours à un mois avant d'être envoyés dans un village. Cela est nécessaire car nos métiers sont très spécifiques. Le campus a accueilli 1 000 stagiaires en 2006 et 2 000 en 2007. Il a pour objectif non seulement de développer les compétences mais également de mobiliser l'équipe autour de notre stratégie d'entreprise. Des conférences sont aussi proposées à l'ensemble des participants sur des thèmes en relation avec leur métier. Vous misez beaucoup sur la formation, mais quel est le retour sur investissement pour vous, sachant que la plupart des GO ne font pas carrière au sein du Club Med ? Certes tous les GO ne restent pas. Travailler au Club Med est avant tout une expérience de vie. Nous avons un turnover normal et naturel. Certains GO évoluent et deviennent responsables d'activités, de service ou encore chefs de village. Dans nos villages, 100% de nos promotions se font en interne. Le middle management change tous les deux ans car nous avons régulièrement besoin de regards neufs sur nos structures.
Le retour sur investissement des formations que l'on dispense est tout d'abord la satisfaction de la clientèle. Nous pouvons par exemple facilement évaluer l'impact de la formation des commerciaux sur l'évolution de notre chiffre d'affaires. Il existe un retour sur investissement pour les centres de profit également car les GO vendent mieux. Par exemple, ils peuvent proposer sur place des prolongations de séjour, ce qu'ils n'avaient pas l'habitude d'évoquer auparavant.
Afin de faire évoluer professionnellement vos collaborateurs à des postes d'encadrement, vous avez mis en place des VAE collectives.Quels sont les profils concernés ? Nous avons commencé en juin 2007 par les chefs de village, qui possèdent une forte expérience terrain mais qui n'ont pas forcément de diplômes. Il fallait donc développer leur employabilité.
Onze chefs de village suivent à l'heure actuelle le Master II « Administration et échanges internationaux » de l'Université Paris 12.
Le critère de sélection a été plus de trois ans d'ancienneté à leur poste. Ils doivent suivre 405 heures de cours sur un an et demi. Cela va leur permettre de sanctionner leur expertise par un diplôme, et par la suite de pouvoir revendre plus facilement leur expérience auprès d'une autre entreprise.
Ensuite, nous avons mis en place une VAE collective pour les responsables hôteliers et les responsables loisirs. Ils préparent une licence professionnelle « Economie et gestion des entreprises », de 155 heures de cours dispensés sur un an.
Enfin, douze responsables des bureaux de vente visent une licence professionnelle « Management d'un point de vente ». Ils ont 161 heures de cours pendant un an.
Les formations, toutes assurées par l'Université Paris 12, se déroulent sur notre campus à Vittel. Par ailleurs, des VAE individuelles sont mises en place pour les salariés des services Finance, RH ou Informatique. Quel est le coût pour l'entreprise ? OPCALIA, l'organisme financier paritaire agréé, prend en charge 70% du coût, le reste étant inclus dans le plan de formation de l'entreprise. Il y également eu une mobilisation du DIF (Droit Individuel à la Formation).
Le montant total s'élève à 188 000 euros : 39 000 euros pour la licence professionnelle « Management d'un point de vente », 53 000 euros pour la licence professionnelle « Economie et gestion des entreprises » et 96 000 euros pour le Master. Comment cette reconnaissance par la VAE a-t-elle eu un impact sur la motivation de vos équipes et quelles suites voulez-vous lui donner ? Le fait de leur permettre d'acquérir des diplômes grâce à la VAE a été pour nos collaborateurs un vrai levier de motivation. Ils sont satisfaits de se professionnaliser et de développer leur employabilité.
La mise en place des VAE collectives aura été un vrai succès pour nous car nos équipes s'investissent davantage. Non seulement ils prennent à cœur leur fonction mais il s'agit d'un réel challenge pour eux. Sur 70 chefs de village, une trentaine a postulé à la VAE.
Nous avons décidé de renouveler l'expérience l'année prochaine. Propos recueillis par Christel Lambolez


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