Le devenir du formateur : architecte et facilitateur ? Par Michel Diaz

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Les formateurs sont inquiets : la formation telle qu’elle était pratiquée depuis des lustres tremble sur ses bases, mais les formateurs sont bien placés pour identifier de belles opportunités… A eux de s’en saisir !

Le formateur aime son métier. Il est animé de la passion de transmettre, qui est au reste plus une vocation qu’un métier. La « numérisation » de la formation n’est pas, pour lui, une calamité. Au contraire, elle est une double chance.

 

D’abord, ce formateur a souvent conçu et régulièrement mis à jour le stage qu’il anime. Le « design » pédagogique n’est pas pour l’effrayer ! Ni même la lente (15 ans) émergence du Digital dans le champ de la formation, dont il a commencé de jouer des nombreux registres (pédagogiques, techniques…). Nombre de formateurs ont accompli un considérable effort de mise à niveau de leurs compétences, et ceux qui semblaient encore en retrait sont bien près de franchir le pas.

 

Concepteurs donc : le design des architectures blended learning est largement à leur portée, car le « blended » prolonge, sous bien des aspects, les dispositifs de formation qui prévalaient jusque-là. Le design d’un stage trouve en effet son écho dans celui des nouveaux médias de formation et de leur agencement dans un parcours blended. État d’esprit principalement : les compétences nécessaires ne sont pas si difficiles à acquérir. Au moins, il appartiendra au formateur de défendre sa partition dans les équipes multi-disciplinaires qui se constituent à l’effet « d’ingénier » ces nouvelles architectures. Un formateur sur la voie de devenir un « architecte blended learning », qui cherche à tirer le meilleur parti des modalités de formation et de leur combinaison, qui est le garant d’un dispositif cohérent, optimisé et laissant une marge de liberté importante aux apprenants. 

Au formateur de « transformer l’essai » 

Autre évolution de la fonction : le rôle que le formateur sera amené à jouer, sans doute plus souvent, au point de devenir partie intégrante du métier, dans le transfert des capacités acquises par les salariés-apprenants à leur situation de travail. Le formateur comme facilitateur : il lui appartient  d’oeuvrer à l’engagement des apprenants et de leurs managers dans le développement des compétences. C’est à lui qu’il incombe d’assister les équipes dans la mise en oeuvre des conditions permettant de « transformer l’essai » : une formation débouchant sur de réels gains de performance.

 

Architecte, facilitateur : ces évolutions restent à modéliser, à outiller, en entreprise comme parfois dans les organismes de formation… Et ces nouvelles responsabilités en englobent bien d’autres, notamment celles de « curateur » : un formateur sélectionnant le meilleur du Web, pour le conjuguer avec les ressources de l’entreprise et le mettre à disposition des apprenants dans une stratégie de formation individualisée. 

 

L’engagement des formateurs dans ces évolutions est sans doute la principale clé de réussite des futurs dispositifs qui intégreront formation et support à la performance. Beaucoup l’ont compris : les acteurs de la formation auront rarement connu une période aussi riche en opportunités ! A saisir encore et toujours !

 

A propos de l’auteur :

Michel Diaz est Directeur associé de Féfaur premier cabinet d'études et de conseil e-learning indépendant sur le marché français et l'un des leaders européens, au sein duquel il conseille et accompagne les grandes entreprises et organisations dans leur stratégie et gouvernance e-learning et formation mixte. Conférencier recherché, il intervient et publie régulièrement en France et à l'étranger. Il est par ailleurs Directeur de la rédaction du site e-learning Letter.

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