Le marché de la formation professionnelle au ralenti

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La 12e enquête annuelle réalisée par l’Observatoire permanent de la FFP fait état d’un marché de la formation professionnelle au creux de la vague : après une croissance ralentie en 2008 et négative en 2009, l’année 2010 devrait afficher une croissance très modérée.
- « L’année 2008 a déjà montré un 1er signe de ralentissement pour l’activité des organismes de formation », note Jean-François de Zitter, vice-président de la Fédération de la formation professionnelle (FFP), en ouverture de la présentation de l’enquête annuelle de la FFP. Alors que les adhérents avaient tablé sur une croissance de 7,5 %, celle-ci n’a été que de 2,9 %, pour un chiffre d’affaires global de 1,186 milliards d’euros.
Pour l’année 2009, les organismes membres de la FFP prévoient une baisse de leur activité de 2,1 % et une croissance de seulement 1,4 % pour 2010. « Ce sont les plus gros organismes, qui travaillaient sur les commandes privées des entreprises, qui ont le plus senti le choc des réductions de coûts face à la crise », commente Jean-François de Zitter. Néanmoins, les organismes de formation sondés demeurent relativement optimistes, puisque 50 % d’entre eux prévoient une croissance de leur chiffre d’affaires pour 2010.
Trois domaines de formation majeurs
- La répartition des organismes au sein de la FFP reste stable et fait état d’un marché relativement concentré, puisque 16 % des organismes (affichant un chiffre d’affaire supérieur à 3 millions d’euros) réalisent 75 % de l’activité. Une donnée stable par rapport à 2007.
Comme l’année précédente, en 2008, trois domaines de formation représentent la majorité de l’activité (58 %) : les formations spécifiques à des métiers (29 %), les formations linguistiques (18 %) et les formations générales, pré-professionnelles et d’insertion (11 %). Jean-François de Zitter note également l’émergence des formations liées à l’accompagnement de projets professionnels, au management des hommes et au développement personnel. « Cela traduit aussi un souci constant d’accompagner les salariés sur cette période au sein des entreprises », commente-t-il.
En parallèle, les formations en informatique affichent un déclin conséquent depuis 2000.
E-learning, VAE et DIF
- Sur les dispositifs de formation, le vice-président de la FFP remarque que « le e-learning devient de plus en plus important dans l’évolution de la formation ». Un domaine qui devrait poursuivre sa croissance, notamment pour accompagner la baisse des budgets formation. D’ailleurs, 64% des organismes constatent des demandes de clients portant sur l’utilisation des technologies de l’information (contre 58 % en 2007).
Ce sont surtout les gros organismes de formation généralistes qui développent ce type de formation, ainsi que, traditionnellement, les organismes spécialisés dans l’informatique et la bureautique.
Par ailleurs, la FFP note une demande stable de VAE, mais émise majoritairement par les particuliers (71 % en 2009, contre 61 % en 2008). « Tous les organismes de formation sont concernés, mais la demande est plutôt orientée sur les organismes de taille moyenne ou importante », ajoute Jean-François de Zitter.
Le DIF, de son côté, affiche une hausse constante depuis 2005 et devrait, selon les prévisions des organismes interrogés, atteindre 13,7 % de leur activité en 2010 (contre 9,3 % en 2009). Jean-François de Zitter appuie : « Le DIF aura probablement été un des amortisseurs de l’effet crise. »
Priorité au diplômant et certifiant
- L’enquête annuelle de la FFP relève également une certaine croissance du certifiant et du diplômant. Si seuls 16 % des organismes déclarent avoir des titres inscrits au Registre national des certifications professionnelles (RNCP), 64 % constatent une demande de diplômes, titres ou certifications de la part de leurs clients (58 % en 2007). Dans le même ordre d’idées, si la majorité des partenariats passés par 78 % des organismes concerne le développement commercial, une part non négligeable (33 %) concerne la délivrance d’un diplôme, d’une certification ou d’une VAE.
Parallèlement à cette montée du diplômant ou du certifiant, les organismes constatent une forte individualisation de la demande de formation.
La question des Opca
- Crise oblige, la situation économique et financière de leur propre entreprise représente la principale préoccupation des dirigeants d’organismes de formation. « Le poids de l’associatif est fort au sein de la FFP et de nombreuses petites structures sont sous capitalisées », explique Jean-François de Zitter.
Alors que la réforme de la formation professionnelle arrivait en tête de leurs préoccupations l’année dernière, celle-ci arrive en 4e position. Néanmoins, conséquence directe de cette réforme, le fonctionnement des Organismes paritaires collecteurs agréés (Opca) interroge les directeurs des organismes de formation. Ceux-ci craignent une certaine concurrence des Opca dans l’accompagnement des PME, ainsi qu’une prescription orientée par les Opca dans le choix des organismes de formation.
Autre source de préoccupation : la concurrence de l’offre publique et para-publique, bien qu’elle soit restée stable entre 2008 et 2009 (à l’exception de celle des organismes consulaires qui a faibli). Un point que la FFP surveillera de près dans les années à venir.
Brice Ancelin

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