Le métier de formateur en mal de reconnaissance ?

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Qui sont les consultants spécialisés dans la formation des salariés ? Quel est leur parcours ? Les réponses de Christian Fouché, président de la Fédération des Consultants Formateurs (FCF). Comment devient-on formateur ? - Il y a plusieurs types de profils : tout d’abord ceux qui suivent des études pour devenir formateurs dans leur spécialité, un schéma fréquent dans les ressources humaines ou l'informatique. Dans le management, la finance, le commercial ou le marketing, les intervenants ont quasiment tous des parcours professionnels solides. Il s'agit la plupart du temps de cadres qui se retrouvent à la quarantaine ou à la cinquantaine confrontés au schéma classique « trop cher, trop vieux », ou qui supportent de plus en plus mal la pression des résultats inhérente aux grandes entreprises. Pour eux, l'orientation vers le conseil et la formation constitue une bonne solution de repositionnement professionnel. Vous avez enfin un marché de formateurs occasionnels qui est en plein développement. De plus en plus de cadres en poste effectuent des missions ponctuelles pour le compte de leur propre entreprise ou pour d'autres structures. Il y a enfin les retraités qui reprennent une activité par le biais de la formation afin d’améliorer leurs revenus.

Comment s’opère le choix de travailler dans un organisme ou en tant qu’indépendant ? - Le premier critère, c'est la rémunération. Lorsque vous êtes salarié ou que vous travaillez à la vacation, les salaires et les prix à la journée (300 €) ne sont généralement pas mirobolants. Ils sont même deux fois moins élevés qu’au Royaume-Uni ou en Allemagne. Le statut d'indépendant est donc souvent plus intéressant sur le plan financier car vous traitez en direct avec les entreprises et empochez la marge financière des organismes de formations qui pèse 30 à 40 % du prix de la prestation. Le problème, c'est qu'il faut savoir se vendre pour trouver des missions. « Dans notre pays, la formation continue paie mal » Faut-il en déduire qu’il est difficile de gagner sa vie lorsque l’on est indépendant ? - Nous sommes dans un pays où la formation continue est sous-payée. Quelqu'un qui veut gagner sa vie correctement en faisant ce métier doit impérativement faire autre chose. Si je prends mon cas personnel, lorsque je suis devenu formateur, mon salaire a été divisé par trois. Il a fallu que je me positionne très vite sur les marchés du conseil et du management de transition pour retrouver mon niveau de rémunération antérieur. Quels conseils donneriez-vous aujourd’hui aux apprentis formateurs ? - De ne pas présenter un catalogue de formations contenant une ribambelle de thématiques car cela ne sera pas pris au sérieux. Aujourd'hui, ce que le marché attend, ce sont des experts. Plus votre compétence est rare, plus vous pouvez négocier votre tarif facilement. Il y a aujourd'hui en France des formateurs qui sont tellement spécialisés qu'on se les arrache. A l'opposé, dans la bureautique, les intervenants se vendent parfois à des prix inférieurs au SMIC... Par ailleurs, un bon formateur ne doit pas être qu'un animateur de formations, il doit aussi être capable de concevoir une formation sur mesure, de réaliser des missions de conseil, de coaching et de management de transition. C'est pour cela que nous défendons notre statut de "Consultant-Formateur". Propos recueillis par Yves Rivoal


Lire aussi les autres articles publiés sur le sujet sur FormaGuide : - La formateur doit-il être un « show man » ? Par Stéphane Diebold

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