Apprentissages mobiles, "Mobile Learning" ? Il s'agit avant tout des usages pédagogiques des Smartphones et tablettes numériques. Deux types de terminaux mobiles que l'on confond à tort dans ce mouvement, car ils se distinguent par la taille de l'écran et la "pocketisation" comme par le nombre d'exemplaires en circulation.

Pour résumer : le Smartphone est un objet personnel, presque intime, devenu quasi indispensable, et le plus souvent connecté au Web (3G, Wifi). Le support idéal, par conséquent, du Mobile Learning. Ce qui n'est pas tout à fait le cas de la tablette numérique (dont l'iPad est la plus connue) même si elle partage avec le Smartphone cette interface graphique / tactile si spécifique qui imprime une véritable rupture dans la façon de penser et d'agir les apprentissages.

Mobile Learning : un avenir très prometteur

D'abord il s'appuie sur la croissance faramineuse du marché des Smartphones (et des tablettes numériques, dans une moindre mesure), qu'un indicateur récent suffit à résumer : les revenus trimestriel de la seule division iPhone d'Apple sont supérieurs au chiffre total annuel de Microsoft… Pas une étude récente (Arcep, Médiamétrie, Accenture…) qui n'en témoigne, auprès des particuliers et des entreprises, en France et ailleurs : le Mobinaute prend le pouvoir ! 

Ensuite le Mobile Learning répond à une demande des métiers (du "business") que les dispositifs de formation actuels couvrent mal. Le salarié ne s'inscrit pas seulement dans une stratégie d'acquisition et de progression de carrière à LMT… Il souhaite aussi résoudre les problèmes rencontrés quotidiennement dans son travail. C'est d'ailleurs ainsi qu'il acquiert principalement ses compétences, si l'on en croie le modèle 70:20:10… 70% à travers le "learning by doing", 20% dans ses échanges avec son manager et ses pairs dans et hors l'entreprise, et 10% seulement à travers les dispositifs formels (le plan de formation, pour simplifier).

Juste à temps

Le Mobile Learning est amené à jouer un rôle croissant aux services de ces apprentissages informels. Le Smartphone permettra en effet au salarié d'accéder juste à temps, n'importe où, aux aides et aux ressources documentaires, pédagogiques dont il a besoin dans le maintien et le développement de sa performance. Un Smartphone qui lui permettra aussi d'échanger avec son réseau social (experts internes ou externes) quand ces ressources d'auto-apprentissage ne suffiront pas.

Le continent des apprentissages mobiles s'ouvre bel et bien, produit de la rencontre entre le "boom des mobiles" et la demande pressante de support à la performance provenant des métiers.

Sa conquête n'est pas sans poser de nombreuses questions. À commencer par la nécessaire prise en compte des contraintes techniques telles que l'accès au réseau, la diversité des environnements d'exploitation ou la sécurité des données… La question des contenus n'est pas la moindre : refonte pédagogique, reengineering des parcours de formation, migration des patrimoines e-learning existants - HTML5 Vs. Flash ? -, intégration dans les dispositifs Blended Learning… Celle de la plateforme de déploiement : LMS, ou "store" si l'entreprise décide d'ouvrir sa propre boutique virtuelle interne à l'instar de l'Apple Store…

Des questions parmi d'autres qui attendent les Responsables de formation… Au moins ceux qui veulent saisir cette chance historique d'étendre leur domaine à celui des apprentissages informels.

A propos de l’auteur :

Michel Diaz est Directeur associé de Féfaur (www.fefaur.com), premier cabinet d'études et de conseil e-learning indépendant sur le marché français et l'un des leaders européens, au sein duquel il conseille et accompagne les grandes entreprises et organisations dans leur stratégie et gouvernance e-learning et formation mixte. Conférencier recherché, il intervient et publie régulièrement en France et à l'étranger.

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