« C’est vrai qu’il y a 20 ans, ces formations étaient plutôt vues comme exotiques, commence Denis Levy-Willard, président d’Orsys. Mais aujourd’hui, les salariés sentent un réel besoin de se former sur des questions comme la gestion du stress, la négociation etc. » A titre d’exemple, les formations en management chez Orsys ont connu une croissance de 40 % en 2010.

Pour Joceline Hamon, fondatrice de l’institut ICADEM, l’explication de ce nouvel engouement tient en deux point : « Il y a d’abord le fait qu’aujourd’hui, entre entreprises concurrentes, à même niveau de technologie, la différence se fait sur la capital humain ; un certain nombre de savoir-être et de savoir-faire ne s’apprennent pas dans les livres. Ensuite, la densification, l’intensification des conditions de travail, l’évolution des modes hiérarchiques imposent de s’adapter en permanence. » Pour Denis Levy-Willard, le DIF a aussi été un facteur de croissance. Il explique : « La formule selon laquelle il faut se former une fois par an est devenue un "must", pour beaucoup. Toujours, bien sûr, dans les limites du budget et des objectifs de l’entreprise. »

Développer son intelligence émotionnelle

Même constat chez CSP Formation dont la dernière enquête sur le sujet révèle que les trois thèmes de formation de prédilection dans ce domaine sont : "Mieux se connaître et s’affirmer", "communiquer avec efficacité" et "développer son intelligence émotionnelle". Commentant les résultats de cette étude dans un "avis d’expert", Claire Roy, responsable de l’offre développement personnel – communication – efficacité professionnelle chez CSP formation, appuie : « Les organisations et l’environnement changent et se complexifient. De plus, la pression sur les délais, les missions transverses qui se multiplient, les apports du multiculturel et des nouvelles technologies nécessitent des adaptations constantes. »

Autres domaines un peu moins suivis, mais toujours appréciés par les répondants, "améliorer l’écrit", "établir des relations constructives", "prise de parole" ou encore "gestion du stress et du temps". Pour ces deux derniers, « l’efficacité dans la durée dépend aussi de la relation avec son environnement professionnel », précise Claire Roy.

Des approches différentes

Parmi les axes de progrès constatés sur le savoir-être, toujours selon l’enquête menée par CSP, les participants avancent : la connaissance de soi et la gestion des émotions (48 %), l’affirmation de soi et le développement de l’aisance en général (44 %) et un meilleur management des situations à enjeux conflictuels (43 %). Pour le savoir-faire, les répondants citent "l’amélioration de la communication à l’oral" (51 %), "le changement de regard porté sur les autres et l’entreprise" (44 %) et "le gain d’efficacité" (44 %).

Des approches de la formation qui diffèrent selon les organismes. Nombre d’entre eux, à l’image de CSP ou Orsys, privilégient les formations courtes, de un, deux, voire trois jours. Pour ICADEM, l’approche est un peu différente. « Nous travaillons essentiellement par téléphone et sur des périodes plus longues, explique Joceline Hamon. C’est particulièrement apprécié par les entreprises multi-sites. Nous alternons sessions en groupe et sessions individuelles. »

A côté de ces formation, l’étude CSP révèle les dispositifs internes plébiscités par les répondants pour acquérir ces mêmes compétences, à savoir : groupes de partages et réseaux internes, appui de la hiérarchie dans les actions au quotidien et mise en place de formations internes.

Brice Ancelin

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