« Le métier de formateur est un vrai métier, avec des techniques, des réflexes et un nécessaire apprentissage, commence Sophie Cuminal, responsable du développement inter-entreprises chez Demos. Beaucoup pensent pouvoir se lancer sur le tas, sans formation. Mais ce n’est pas vrai. Les formations de formateur ont une vraie valeur ajoutée. » Et pourtant, avec la crise, « on sent que ces thèmes de formation se révèlent moins prioritaires pour les entreprises », constate Bernard Bruche, fondateur et dirigeant du cabinet éponyme. Sophie Cuminal précise : « Sur les formations de niveau 1 – niveau débutant -, la demande est stable. En revanche, sur les niveaux 2 et 3, nous sentons une baisse. » Une baisse que les deux professionnels jugent momentanée, conjoncturelle.

Formateurs occasionnels

Le public visé par ces formations ? « Une grande majorité de formateurs en entreprise », répondent de concert les deux spécialistes. Sans oublier les formateurs occasionnels ou les professionnels qui peuvent avoir une présentation à effectuer en public, une information à transmettre. Sophie Cuminal prend ainsi l’exemple d’un informaticien participant à la mise en place d’un nouveau CRM : « Cette personne devra transmettre des informations très importantes pendant un ou deux mois. Des informations qui peuvent avoir un impact fort sur le plan commercial. »
 
Se rassurer, se sécuriser

Nombre de stagiaires viennent en formation pour « se rassurer, apprendre à réagir, à gérer éventuellement un groupe difficile », témoigne Bernard Bruche. Demos, de son côté,  enregistre une forte demande sur les techniques d’animation et de gestion de groupe, ainsi que sur l’ingénierie, le montage des actions de formation. « Comment écrire une séquence pédagogique, un synopsis, et les mettre en œuvre », note Sophie Cuminal. Au programme des ces formations : jeux de rôles, mises en situation… «  Nous avons un certain nombre d’exercices, d’artifices pour faire mémoriser rapidement les informations théoriques, sous forme visuelle ou verbale et nous essayons de réserver une grande partie à la pratique », confirme Bernard bruche.

Peu de e-learning

Une large place laissée à la pratique, qui explique aussi le peu de recours au e-learning sur ces formations. « Le e-learning peut être adapté pour certaines parties et sur des besoins spécifiques, théoriques, relève Bernard Bruche. Mais il ne sécurise pas. Si l’on y a recours, il faut que ce soit entre deux séances de présentiel. » Même raisonnement chez Demos : « Sur l’inter-entreprise, nous ne faisons pas de blended, mais c’est en réflexion pour l’année prochaine. Sur l’intra-entreprise, nous l’utilisons en amont pour travailler les aspects liés à la définition du cahier des charges, la théorie, de sorte que le présentiel devienne une vraie mise en pratique. »

Des formations plus courtes

Des formations dont la durée tend à se réduire. « Nous sommes encore sur des formations de 5 jours en moyenne sur les trois niveaux, précise Sophie Cuminal. Mais il est vrai que nous observons une demande des entreprises de réduction du temps, et donc des budgets, justement en faveur du blended learning. Si le temps de formation me paraît plus difficile à réduire sur le niveau 1, on peut penser que les niveaux suivants, vont finir par se dérouler sur une période de trois jours. » Pour Bernard Bruche qui observe le même mouvement de réduction des temps de formation, « on a atteint un niveau incompressible ». Et de conclure : « Ce thème de formation reste un sujet très important pour les entreprises, il y aura toujours des formations de formateurs. Et dès lors que les stagiaires viennent pour se sécuriser, le présentiel aura toujours une place importante. »

Brice Ancelin

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