Les serious games sortent leur épingle du jeu

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Former ses collaborateurs devient un jeu...vidéo ! Depuis déjà quelques années, les serious games -ou jeux sérieux- s'imposent comme nouveau support de formation des salariés. Et, la tendance est à la généralisation du procédé. Des groupes comme BNP Paribas, Orange ou encore Axa ont adopté la formule, non sans une certaine adaptation des process en place.
Les jeux vidéos s'imposent sur un marché ou personne ne les attendait : l'entreprise. Avec les serious games, former ses collaborateurs pourrait presque passer pour un jeu d'enfant.
Au programme, entretien annuel d'évaluation, management, gestion de la diversité... Tout devient possible, même l'impossible, comme le souligne Cyril Leguillon, responsable du département création et développement de la direction de la formation chez AXA France : « En présentiel, on ne simulait jamais d'entretien catastrophe. Là, c'est possible. »
Sans aller nécessairement jusqu'à cette situation extrême, le procédé vaut le détour. Le stagiaire est représenté par un avatar. Pour l'entretien de vente, par exemple, ce dernier passe par toutes les étapes : accueil du client dans une agence, conversation, détermination des besoins du clients etc. L'avatar est placé en situation dans une agence virtuelle avec un client qui réagit en fonction de l'attitude et des propositions de l'apprenant.
A l'image du « Serious games sessions Europe » qui s'est tenu à Lyon le 3 décembre 2007, le procédé prend une certaine ampleur. Pour sa troisième édition, la manifestation a réuni experts, chercheurs, chefs d'entreprises et spécialistes des serious games internationaux autour de la question de leur développement.
Seulement, l'adoption du jeu vidéo pour former ses collaborateurs ne se fait pas d'un claquement de doigts. Organisation et préparation demeurent les maître-mots de la réussite.
Dépoussiérer la formation
Ainsi, il y a deux ans et demi, la direction de la formation d'Axa France décide de créer une cellule de recherche et développement. « L'objectif était de dépoussiérer la formation avec des méthodes innovantes et d'accompagner les formateurs », appuie Cyril Leguillon.
Ensuite, 4 à 5 mois ont été nécessaires à la description des objectifs et à l'établissement d'un plan de communication pour l'ensemble des collaborateurs de la direction sur l'apprenance, la créativité et les serious games. « Nous avons alors mis en place un premier club pour échanger avec les collaborateurs sur la créativité dans la formation », poursuit le responsable du département création et développement. Selon lui, l'idée d'une telle évolution a créé une certaine émulation auprès des responsables de formation, des RH et des dirigeants. Sans doute la première condition de réussite d'un tel projet.
Résultat, après un premier pilote déployé auprès de 93 managers, la direction de la formation recueille 90 % de taux de satisfaction. Une première réussite qui pousse le groupe à généraliser la préparation à l'entretien annuel d'évaluation par le serious game à plus de 1100 managers et à près de 800 agents pour l'entretien de vente.
Associer plaisir et formation
Mais, une donnée importante est à prendre en considération pour qui voudrait développer l'apprentissage par le jeu vidéo dans son entreprise. « Avec le jeu, on introduit la notion de plaisir. Une notion qu'il n'est pas toujours évident d'associer à la formation dans les grands groupes », rappelle Cyril Leguillon.
Un phénomène qu'a également pu constater Yves Trillat, chef de projet formation et professionnalisation chez Orange France. L'opérateur a développé une formation auprès de ses conseillers clients travaillant sur des plate-formes d'appels. Le chef de projet précise : « Il est important de faire la démonstration et d'expliquer aux responsables de centres la valeur ajoutée de cette méthode. » Celui-ci souligne également l'importance du temps d'appropriation de l'outil par les accompagnants.
D'autre part, les 7000 personnes concernées par cette formation chez Orange affichaient un âge compris entre 25 et 55 ans. « La difficulté a été de répondre aux attentes de ces différents profils », reprend Yves Trillat.
En définitive, la mise en place d'un tel mode formation ne doit pas être prise à la légère. Il s'agit d'un jeu, mais un jeu sérieux !
Brice Ancelin



Lire aussi les articles publiés sur le sujet sur FormaGuide : - Les serious games, c’est du sérieux ! - Serious Game : les données à connaître pour faire son marché

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