Comment les écoles de commerce appréhendent-elles les MOOCS?

Pour l’heure, les écoles de commerce en sont au stade de l’observation, réalisent des tests, bien conscientes que cette forme d’enseignement est en totale disruption avec ce qui se faisait jusqu’alors. En effet, les enseignants vont être les premiers à devoir se transformer, évoluant vers la fonction de « professeur star », spécialiste de leur domaine, présentant des MOOCS ultra qualitatifs dont la plus-value sera tant que le contenu que l’animation, permise par leur charisme et leurs qualités d’orateur.

Les MOOCS sont-ils amenés à remplacer les cours en présentiel ?

Si les MOOCS sont possibles pour tous les cours, il n’en reste pas moins qu’ils présentent certaines limites : Ils peuvent enseigner le savoir et le savoir-faire mais plus difficilement le savoir être, qui ne peut s’apprendre qu’en présentiel. De même, les échanges entre étudiants et les relations étroites avec les enseignants ne sont possibles que dans le cadre de cours en présentiel.

« Les MOOCS sont conçus pour des personnes motivées, autonomes et matures »

Les universités de Stanford et d’Harvard ont déjà adopté ce modèle. Quels sont les résultats à ce jour ?

Si 90% des apprenants abandonnent les MOOCS -la procédure d’inscription étant relativement simple et le coût, gratuit-, certains enregistrent jusqu’à 200 000 participants, ce qui signifie qu’ils sont suivis en totalité par 20 000 apprenants. Pour développer ce nombre, les écoles développent des stratégies, d’autant qu’elles ont déjà identifié les faiblesses des MOOCS. Ceux-ci sont conçus pour des personnes motivées, autonomes et matures. Par ailleurs, pour le moment elles n’ouvrent pas la porte sur le marché du travail. Enfin, des tests ont été réalisés à l’Université San José en Californie sur des étudiants ayant suivi des cours via les MOOCS et d’autres ayant suivi les mêmes cours en présentiel. Les meilleurs résultats ont enregistrés dans la deuxième catégorie d’étudiants. En réponse, les universités développent des MOOCS interactifs, proposent des chats en direct, innovent avec des structures participatives et offrent un « career service », comme le fait déjà Coursera, leader des Moocs aux côtés d’Udacity et d’edX.

Comment les grandes écoles vont devoir gérer cette nouveauté ?

Toutes les écoles de commerce sont amenées à créer leurs MOOCS ce qui permettra de donner une meilleure visibilité à leurs spécialités comme par exemple à l’ESCP Europe le mangement européen et interculturel. Cela suppose que chaque école trouve sa spécialité et développe une approche pédagogique adaptée à sa cible. Autre contrainte, le langage propre à chaque région, qui obligera les enseignants à adapter leur MOOCS à leur cible locale. Il faudra donc que ces MOOCS se définissent tant par rapport à leur public que par rapport au lieu où ils se tiennent.

Se dirige-t-on vers une concurrence entre les MOOCS de la même façon que nous assistons à une concurrence entre les grandes écoles ?

Il y aura des MOOCS de référence, construits à partir des qualités techniques de la vidéo et des qualités intrinsèques des professeurs. Cela peut bien sûr induire certaines rivalités. Mais pour l’heure ce sont les enseignants eux même qui vont voir leur rôle se modifier, passant du simple statut d’apprenant à celui de coach mettant le savoir enseigné dans un MOOC en  perspective. L’école doit alors favoriser ce passage et former ses enseignants à la fois aux technologies de demain mais aussi à approfondir de nouvelles compétences…

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