Quelles sont les principaux enseignements de cette étude ?

L’année précédente à la même époque, 62 % des répondants estimaient que la loi sur l’ANI n’allait pas impacter leur fonction. Aujourd’hui, ils sont 50% à considérer que ce texte -qui donne les éléments que la réforme va mettre en pratique- va avoir une incidence positive sur leur métier. La réforme va permettre de renouveler la fonction et lui redonner tout son sens. Dans cette perspective, à la question « Que souhaiteriez-vous conduire comme projets innovants ? » les interrogés ont majoritairement porté leur choix sur des mesures d’évaluation de la formation, des actions en faveur de la digitalisation et enfin sur les projets sur la mise en place des « Moocs ». Cela signifie d’une part, que les actions formation menées sur ces thèmes n’ont pas donné de résultats probants et que les aspects liés à l’innovation reviennent au goût du jour. Dans la même logique, il ressort que les compétences à développer tournent autour des qualités permettant d’évaluer l’efficience de la formation.

Les services formations ont-ils pour autant les moyens de leur évolution ?

Sur ce point, les conclusions sont encourageantes puisque les 2/3 des entreprises ont un budget stable ou en progression et 1/3 des entreprises voient leurs ressources pour la  formation baisser. Cela révèle une prise de conscience sur la fonction et l’utilité de la formation. Le développement des compétences est ainsi perçu comme un levier de développement et la formation se pose ainsi non plus comme une dépense comme cela été le cas durant des années, mais comme un investissement.

Quelles sont les attentes actuelles des responsables formation ?

S’il ressort via le questionnaire qu’une grande partie des responsables formations assure des tâches administratives (25% d’entre eux reconnaissent qu’ils passent plus de la moitié de leur temps sur ce type d’activité), les responsables formation souhaitent désormais passer à des sujets les impliquant à titre de Business Partner. Les responsables de formation attendent surtout d’être au cœur de l’activité de l’entreprise. A ce titre, plus de 55% des interrogés estime que leur travail et celui de leur équipe n’est pas reconnu à leur juste valeur, car jugé trop administratif. En ce sens, la réforme est intéressante puisqu’elle leur permet de passer du statut de prescripteur de formation à celui de personnage clé. La réforme poussant les formations à une obligation des résultats, le responsable formation devient un «  Learning et Development manager » en favorisant l’apprentissage et la finalité de celui-ci. Aussi, les responsables formation devront donc être plus stratégiques, ce qui implique d’inclure dans leurs tâches une grande partie de communication et de marketing. Au final, ils devront vendre leur savoir être et leur savoir-faire dans toute la transversalité de l’entreprise.

Propos recueillis par Frédérique Guénot

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