Quel regard posez-vous sur votre bilan de compétence ?

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Le bilan de compétences débouche souvent pour ceux qui l'ont vécu sur des sentiments mitigés ou contradictoires comme le confirme le récit d'un professeur des écoles et d'une assistante de direction qui ont tiré de leur expérience des enseignements diamétralement opposés.

Patrice Renouvin est professeur des écoles dans la région nantaise depuis quatre ans. Au cap de la trentaine, une évidence s'impose : il n'est pas à sa place, « C'était lourd, beaucoup de responsabilités, des problèmes d'autorité... Je ne me reconnaissais pas dans le rôle du maître d'école. » Il prend donc une année de disponibilité où il fait des saisons. Au bout d'un an, pas question de retourner à l'Education nationale. L'ANPE lui propose alors de réaliser un bilan de compétences approfondies. « Je suis arrivé devant le conseiller sans projet précis. Après quelques discussions informelles, et un ou deux tests, le bilan s'est transformé en atelier de recherche d'emploi sur un de mes centres d'intérêt : la photographie. Le conseiller a mis très vite mon parcours au panier pour m'orienter vers un secteur où il n'a même essayé de savoir s'il y avait des débouchés et si j'avais des aptitudes. Au final, je suis reparti avec l'impression que l'on n'avait pas fait le bilan de mes compétences. » Patrice entreprend alors un temps une formation de grimpeur élagueur. Il travaille ensuite dans des jardins, puis effectue des voyages. A son retour, il frappe une nouvelle fois à la porte de l'ANPE qui lui propose de participer à une session projet de vie active intégrant des ateliers, des stages en entreprise... « Pendant cinq mois, j'ai élaboré mon projet professionnel avec une vraie réflexion sur ce que j'avais fait, sur ce que j'étais capable de faire. » Un travail qui a porté ses fruits puisque Patrice prépare actuellement un brevet professionnel travaux paysagers pour devenir jardinier. Une expérience réconfortante Caroline Magnani est assistante de direction dans l'agroalimentaire à Paris lorsque son entreprise enregistre une série de restructurations et le départ du directeur général. « Je me suis retrouvée sans poste précis. Cette période de latence m'a amené à me poser des questions. Est-ce que je suis encore une bonne assistance ? Dois-je changer d'entreprise, de secteur ou de métier ? » Après avoir lu des articles sur le bilan de compétences dans la presse féminine, elle frappe à la porte du Fongecif qui accepte de lui financer intégralement son projet, sans que son employeur ne soit mis au courant. Caroline porte son choix sur un des cabinets agréés situé à côté de son travail. « Avec la conseillère qui était très à l'écoute, j'ai effectué une série de séances et de tests qui ont révélé mes points forts et points faibles. Il y avait également une part de travail à la maison. Cette introspection a confirmé ce que je savais déjà : que j'adorais mon métier et que je n'avais pas de velléités d'en changer. » A la fin, on lui remet un dossier de synthèse qui intègre notamment les résultats de l'examen graphologique qui ont fait ressortir des points de sa personnalité et de son enfance. « Au final, cette expérience m'a drôlement réconforté en me confirmant que j'étais une bonne professionnelle et que je pouvais prétendre valoriser mes compétences en changeant d'entreprise. » Un cas de figure qui se présente en mars dernier sous la forme d'un licenciement, son nouveau patron n'ayant pas besoin d'une assistante à plein temps. En recherche d'emploi, Caroline garde la même dynamique. « Je reste confiante sur ma capacité à retrouver un emploi, et je n'ai plus ces périodes de découragement que j'avais lorsque j'étais en poste. » Yves Rivoal

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