Quelle formation en langue pour ses salariés ?

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Internationalisation des entreprises oblige, la formation en langue devient une étape incontournable pour nombre de salariés. Encore faut-il se poser les bonnes questions avant de choisir son organisme de formation et d’y envoyer ses collaborateurs.
- « La première question à se poser est : "En a-t-on vraiment besoin ?", commence Laurent Sorgato, directeur de l’organisme de formation en langues par téléphone Ecsplicite. On observe souvent des demandes engagées de façon préventive. Mais sans utilisation à court ou moyen terme, la formation ne se traduit pas en compétences. » Même son de cloche pour Valérie Rodrigues, directrice pédagogique de l’Institut international de Rambouillet, pour qui « certaines entreprises ont recours aux cours de langues, plus pour écouler le compteur Dif de leurs salariés que pour obtenir un résultat opérationnel ».
L’autre question consiste à identifier si les besoins du salarié se situent plus en termes de pratique écrite ou orale. « L’organisme doit aussi remplir un rôle de conseil et aider l’entreprise à identifier ses besoins », explique Valérie Rodrigues. Celle-ci suggère également de « vérifier le contenu des programmes de formation, que ceux-ci respectent bien une logique pédagogique et qu’ils soient dispensés par des formateurs expérimentés et diplômés ».
A distance, en présentiel, mixte…
- Avec l’essor d’Internet et du haut débit, les propositions de formation en langue à distance fleurissent. Mais que faut-il en penser ? « L’e-learning à proprement parler va aider à développer des connaissances, mais pas vraiment à pratiquer la langue à l’oral », répond Laurent Sorgato. En revanche, clairement orienté sur cette pratique, il soutient : « Je crois à la pertinence de la formation par téléphone. Celle-ci demande un vrai effort de concentration, le participant doit faire uniquement confiance à son oreille et va devoir trouver les bons mots, sans s’appuyer sur le non-verbal. » Sans compter que ce mode de formation offre une plus grande flexibilité pour des participants toujours plus pressés.
Sur la question, Valérie Rodrigues se veut plus nuancée : « Dans l’idéal, je prônerais la formation mixte. Mais cela n’est valable qu’à partir d’un certain niveau. Nous, nous privilégions le présentiel. Le formateur peut ainsi travailler sur les réactions de la personne. » Elle ajoute : « Sans compter qu’il est compliqué de travailler une heure durant à distance. »
Evaluer les résultats
- Une fois le salarié formé, reste à identifier les progrès effectués. « Pour ce faire, il existe des certifications, comme le Cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL) qui permet, par exemple, de positionner l’apprenant sur une échelle avant et après la formation », précise Laurent Sorgato. Celui-ci souligne l’existence d’autres outils, comme le TOEIC. « Mais, par ce biais, certains managers transforment les objectifs de formation en bachotage, ajoute Laurent Sorgato, en conditionnant, par exemple, une évolution professionnelle à l’acquisition de 200 points aux tests. »
Valérie Rodrigues évoque une autre possibilité : « Avec l’accord de l’entreprise, nous pouvons, un mois après la formation, réaliser un test, vérifier au quotidien la mise en pratique des compétences acquises par le salarié. » La meilleure évaluation restant, sans doute, celle du salarié lui-même, « qui saura dire s’il est plus à l’aise ou non sur son poste », conclue Valérie Rodrigues.
Brice Ancelin
Crédits photo : Fotolia.com

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