Quelle formation pour ses chefs de projet ?

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Parfois un peu floue, la notion de chef de projet recouvre de multiples réalités. Selon les projets, les compétences techniques à mobiliser seront très différentes. Heureusement, il existe aussi des invariables : management, travail en équipe, organisation… Reste à identifier la ou les formation(s) les mieux adaptées à vos chefs de projet.
« Aujourd’hui, tout le monde veut être chef de projet, commence Henri Puissant, consultant formateur chez Orsys. Mais tout le monde ne se rend pas compte des compétences et des responsabilités que cela appelle. » Yannick Tréhorel, Manager au sein de l’unité Performance des Organisations et des Projets du groupe Cegos, poursuit : « Le chef de projet a la responsabilité d’orchestrer tous ceux qui vont intervenir dans la création de quelque chose de nouveau : un bâtiment, une organisation, un produit etc. il va s’agit de concevoir, réaliser et déployer. » Le chef de projet va donc devoir piloter, gérer des délais, des coûts, mais aussi des risques. « L’autre spécificité réside dans le fait que, bien souvent, le chef de projet doit manager des équipes transverses sur lesquelles il n’a pas de pouvoir hiérarchique », note Yannick Tréhorel. Il devra aussi rendre des comptes à la direction. Yannick Tréhorel résume : « Il s’agit d’une forme de profil introuvable, un vrai coureur de décathlon : quelqu’un qui n’est pas champion, mais qui est bon dans toutes les disciplines. »
Des parcours personnalisés
Pour développer ce type de talents, « les entreprises mettent en place des parcours de professionnalisation de leurs chef de projet, explique le manager au sein du groupe Cegos. Il y a un tronc commun, sur la dimension culturelle commune à l’entreprise, la façon de gérer les projets dans cette structure, les rôles de chacun etc. Et, à côté, il y a également un développement individuel, avec une stratégie d’évaluation des compétences pour personnaliser le parcours de chaque chef de projet. »
Parmi les solutions mises en œuvre, le manager souligne l’existence de formations en présentiel et à distance. Par exemple, le présentiel permet aux chefs de projet de partager leurs expériences quand ils conduisent le même type de projets.
Surtout, « il faut casser l’idée selon la quelle les chefs de projet sont tous formés à la même chose, prévient Yannick Tréhorel. Selon les projets à mener, certains auront surtout un travail important à mener sur le respect des délais, d’autres sur le management interculturel, d’autres encore sur la gestion des ressources rares… » En résumé, avant d’envoyer ses chefs de projet en formation ou de leur créer des parcours de formation, il convient de bien identifier les spécificités qu’appellent leurs projets.
Des normes et des référentiels
De son côté, Henri Puissant propose une approche un peu différente. Il appuie : « Il n’y a pas besoin de réinventer la poudre à chaque fois. Il existe de nombreux invariants. Ce dont on s’aperçoit lorsque l’on se réfère au WBS (Work Breakdown Structure ou structure de découpage du projet). » Autrement dit, lorsque l’on prend le temps de planifier sur le papier le déroulé du projet et ses différentes étapes, un certain nombre d’invariants apparaissent.
Ces invariants, il résident dans des normes et des référentiels. La norme 15 504, les référentiels CMMI ou encore Prince 2, pour l’informatique, à titre d’exemple. « Ces normes représentent une accumulation de savoirs. Et, pour se former, l’expérience ne suffit pas. Il faut passer par les livres et le savoir », estime Henri Puissant. Reste ensuite à vérifier que les chefs de projets qui acquièrent ces savoirs savent les appliquer en situation.
Brice Ancelin

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